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être contrôlées sur leurs livres de paie, la somme des salaires gagnés par les ouvriers des différentes branches d’industrie peut être déterminée exactement. Ce qui sera plus difficile, avant une expérience d’un certain nombre d’années, c’est la fixation des indemnités à payer et l’évaluation des charges de l’assurance contre les accidens. L’exposé des motifs du premier projet du gouvernement, en date du 8 mars 1881, affirme en termes généraux que, pour aucune classe de risques, la prime d’assurance ne dépassera 3 pour 100 des salaires. dans le courant de l’année, le chancelier de l’empire a fait dresser une statistique des accidens survenus dans toutes les exploitations industrielles de l’Allemagne, du 1er août au 30 novembre, soit pendant une durée de quatre mois. Cette statistique embrasse un ensemble de 93,554 établissemens, occupant 1,957,548 ouvriers. Pendant la durée de ces relevés officiels, il y a eu, sur 1,957,548 ouvriers occupés et dans l’espace de quatre mois, 662 accidens suivis de mort; 560 cas d’accidens suivis d’incapacité de travail permanente, complète ou partielle; 28,352 cas d’accidens suivis d’incapacité de travail temporaire seulement et de courte durée. Sur la base de ces données fort insuffisantes, on a voulu établir un classement des risques d’après lequel toutes les industries existantes auraient été réparties entre dix classes de risques pour le paiement des primes d’assurance, en proportion du nombre d’accidens constatés pour chaque branche. Avec le principe de la mutualité adopté en définitive par le Reichstag, il n’est pas nécessaire de connaître à l’avance le montant de la charge de chaque établissement. Les industries similaires ont pu se grouper librement en corporations professionnelles, de manière à proportionner les charges aux dangers ou aux risques. Quand un même établissement exploite des industries d’espèce différente, il entre dans la corporation professionnelle dans laquelle il a le plus grand nombre d’ouvriers à assurer. D’ailleurs, les corporations doivent établir des classes de dangers, Gefahrenclassen, pour les établissemens qui en font partie, afin de graduer les cotisations en proportion des risques. Le tarif des risques est à réviser de cinq en cinq ans, en tenant compte des accidens survenus dans chaque établissement en particulier.

L’office de statistique de l’empire vient de publier un relevé provisoire des principales données de l’assurance contre les accidens pendant le premier trimestre de son fonctionnement. Ce relevé embrasse l’intervalle du 1er octobre au 31 décembre 1886, et porte à 2,986,248 le nombre des assurés dans les corporations professionnelles, pour un total de 194,601 établissemens, ayant payé 475,888,964 marks de salaires pendant le trimestre en question.

Au personnel des corporations professionnelles, il faudrait ajouter