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En même temps, quelques dépêches très alarmantes ont été publiées sur l’état de l’empereur Frédéric. Le mouvement de hausse a été tout d’abord enrayé, puis a fait place à une réaction assez vive, les 12 et 13 juin, au moment même où la liquidation de Londres se heurtait à des embarras nés de la baisse rapide des valeurs diamantifères et de quelques titres miniers.

Le 3 pour 100 a été ramené à 82.97, l’amortissable à 85.95, le 4 1/2 à 105.65. Quelques acheteurs ont cru prudent de réaliser non-seulement à cause des nouvelles extérieures, mais aussi sur l’échec complet au sénat du projet de loi du ministre des finances portant modification du point de départ de l’exercice budgétaire.

L’Italien a perdu brusquement l’avance obtenue depuis la liquidation. La situation financière du pays reste difficile ; les recettes des douanes sont en grande diminution depuis l’établissement du tarif général et la dénonciation du traité de commerce avec la France. Cette cause spéciale, jointe à l’augmentation des dépenses militaires, menace le budget italien d’un gros déficit en fin d’exercice.

L’Extérieure d’Espagne se tient assez bien aux environs de 71, malgré la crise ministérielle qui vient d’éclater à Madrid. La rente portugaise bénéficie de l’amélioration générale de la situation économique du royaume et de la sécurité qu’offre cette valeur aux capitalistes que l’état instable des affaires en Europe éloigne des autres fonds d’état.

On a cessé à Berlin de peser sur les fonds russes, et il n’est plus question des mesures que le gouvernement allemand devait prendre contre l’entrée des blés de Russie sur le territoire de l’empire. La haute banque internationale soutient le Hongrois au-dessus de 81, en dépit des sacrifices que la nécessité de la préparation à la guerre va de nouveau imposer au budget commun de l’Autriche-Hongrie. C’est une somme de 47 millions de florins que les délégations vont être invitées à voter pour des dépenses militaires déclarées inévitables et urgentes.

Le marché des titres de nos principales institutions de crédit a été plus animé que de coutume, mais les améliorations de cours, dont la plupart ont profité à la faveur de la hausse des rentes, ne se sont pas maintenues dans les deux dernières journées. La Banque de France, après avoir dépassé 3,600, a été ramenée à 3,550 ; le Crédit foncier, qui émettra le mois prochain 31,000 actions nouvelles réservées au pair à ses actionnaires, s’est élevé jusqu’à 1,470, mais pour revenir ensuite à 1,447. La Banque de Paris, portée à 780, finit à 765 ; le Crédit lyonnais a gagné 10 francs à 592, mais en a reperdu 6 à 586. Il s’est fait quelques transactions en actions de la Banque franco-égyptienne, de la Banque franco-russe et du Crédit mobilier.

Le Suez a oscillé entre 2,160 et 2,175, le Panama a été porté 400 francs la veille du vote sur l’autorisation relative aux obligations