Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 88.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le cours du rouble de Berlin a en quelque sorte donné la mesure du revirement qui s’opérait. De 165 il s’est élevé à 190, sous l’action de rachats précipités. Tandis qu’à Pesth les délégations votaient le crédit extraordinaire de 47 millions de florins demandé par les ministres communs de l’empire pour dépenses d’armement, le 4 pour 100 hongrois s’élevait, par brusques enjambées, de plus de trois unités ; compensé à 80 3/4 au milieu du mois, il a été coté 84 1/4 le 29. Le 4 pour 100 russe a été non moins vivement poussé ; de 79 3/4 il a atteint 83 5/8. La dette générale turque 4 pour 100, sur laquelle est payé 1 pour 100, a été portée de 14.05 à 14.85, les obligations des Douanes de 302 à 318, les Tabacs de 465 à 485. La Banque ottomane, dont l’assemblée générale vient de se tenir à Londres et qui répartit le même dividende pour 1887 que pour 1886, soit 12 fr. 50 ou 5 pour 100 du capital versé, a gagné une dizaine de francs à 525.

La Dette uniûée d’Egypte s’est relevée de 403 à 415, les obligations helléniques des diverses catégories sont en hausse de 10 et 12 francs depuis le milieu du mois. Le Portugais a progressé d’une unité à 63 3/4, l’Extérieure de 1.50 à 72 3/4. Enfin, l’Italien, sur lequel va être détaché le mois prochain un coupon semestriel, s’est avancé, non sans quelque peine il est vrai, de 98.50 à 99 francs.

Les rentes françaises ont été tout d’abord emportées dans cet élan général. Le jour du détachement de son coupon trimestriel (16 courant), le 3 pour 100 était coté 82.40, prix correspondant au cours de 83.15 atteint la veille. En quelques séances, il regagnait toute la valeur du coupon et s’établissait le 22 à 83.15. Dans le même temps, l’amortissable était portée de 86 à 86.50, et le 4 1/2 de 105.65 à 106.50.

On était alors en pleine émission des obligations à lots de la Compagnie de Panama, et rien ne paraissait devoir en entraver le succès. Mais l’avant-veille du jour où la souscription devait être close, une spéculation à la baisse a attaqué avec violence les actions de Panama et la rente française. Les premières ont fléchi en quelques séances d’une centaine de francs jusqu’à 282, et la rente 3 pour 100, au milieu de la hausse générale des fonds d’état, a fléchi à 82.50. Les transactions ont présenté, dans les derniers jours du mois, une animation exceptionnelle, la lutte étant très vive entre les intérêts engagés de part et d’autre. Finalement les acheteurs ont repris le dessus. L’action de Panama reste à 315, n’ayant regagné toutefois qu’une faible partie du terrain perdu. Le 3 pour 100 s’est relevé à 82.95, l’amortissable à 82.42, le 4 1/2 à 106.17. Ces cours sont sensiblement plus élevés que ceux de la liquidation de fin mai ; mais la hausse eût été sans doute plus importante sans l’animosité déployée contre l’émission de la Compagnie de Panama.

Les résultats de cette opération viennent d’être annoncés par une