Page:Revue des Deux Mondes - 1888 - tome 88.djvu/284

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et Abisaï, frère de Joab, fils de Serouïa, était aussi un capitaine. Et il brandit sa lance sur 300 tués, et son renom égala celui des Trois. Il fut plus estimé que les Trente et il fut leur chef ; mais il n’arriva pas jusqu’aux Trois.

Et Benaïah, fils de Joïada, fils d’un brave de Qabseël, qui avait fait beaucoup de prouesses. Ce fut lui qui tua les deux Ariel et Moab ; ce fut lui aussi qui descendit et tua le lion dans la fosse par un jour de neige. Il tua aussi l’Égyptien très bel homme, et dans la main de l’Égyptien, il y avait une lance. Il descendit vers lui avec un bâton, et il le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Benaïah, fils de Joïada. Et son renom égala celui des trois gibborim. Il fut plus estimé que les Trente, mais il n’arriva pas jusqu’aux Trois. Et David le préposa à sa garde.


Nous omettons la liste qui suit. Quelques autres anecdotes militaires du temps nous ont été conservées, à ce qu’il semble, par la main même qui a tracé la liste des gibborim.


Et il y eut encore un combat entre les Philistins et Israël. Et David descendit avec ses gens, et ils combattirent les Philistins. Et David se trouva fatigué, et ils s’arrêtèrent à Nob. Et un homme de la race des Refaïm, qui portait une lance dont l’airain pesait 300 sicles, et qui était ceint d’une ceinture de fer, parlait de tuer David. Et Abisaï, fils de Serouïa, vint à son secours, et frappa le Philistin, et le tua. Alors les hommes de David lui firent ce serment : « Tu ne sortiras plus désormais avec nous pour la bataille, de peur que le flambeau d’Israël ne vienne à s’éteindre. »

Et il y eut encore après cela un combat à Nob avec les Philistins. Alors Sibbekaï, de la famille de Housa, tua Saf, homme de la race des Refaïm.

Et il y eut encore un combat à Nob avec les Philistins, et Elhanan, fils de Dodo, de Bethléhem, tua Goliath le Gattite, qui avait une lance dont le bois était de la longueur d’une gaule de tisserand.

Et il y eut encore un combat à Nob, et il y eut là un géant, et les doigts de ses pieds étaient six et six : en tout vingt-quatre. C’était aussi un fils des Refaïm, et il injuriait Israël, et Jonathan, fils de Siméa, frère de David, le tua. Ces quatre étaient nés de la race des Refaïm, à Gath, et ils tombèrent par la main de David et par la main de ses gens.


III

Ces notes d’une épopée qui n’est jamais arrivée à sa pleine éclosion nous donnent, de la vie héroïque d’Israël au XIe siècle avant Jésus-Christ, un tableau qui ressemble singulièrement à celui que