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mesura au cordeau ; on les tua sur les deux tiers de la longueur ; on laissa vivre l’autre tiers. Moab fut réduit à l’état de vassalité et condamné au tribut envers Israël.

Édom ressentit aussi le poids des armes de David. Les Édomites furent défaits dans la vallée du Sel, au sud de la Mer-Morte. Le pays fut occupé, Édom devint sujet d’Israël. Joab fut chargé de l’extermination de la race, et s’acquitta de cette mission avec sa froide cruauté. Le roi fut tué ; son fils, Hadad ou Hadar, s’enfuit, avec quelques officiers de son père, à travers le désert de Pharan. Il entraîna avec lui un grand nombre de Pharanites, et toute la bande vint en Égypte, auprès du roi de Tanis. Hadad plut beaucoup à ce prince, qui lui donna une maison, des terres, un revenu, et lui fit épouser la sœur de sa femme, Ahotep-nès, dont il eut un fils nommé Genubat. Celui-ci fut élevé dans le palais du roi, avec les fils de roi.

La lutte contre les Ammonites présenta un caractère particulier de gravité, et eut pour conséquence des guerres sur des territoires éloignés qu’Israël n’avait jamais visités en armes. Nahas, le roi vaincu par Saül, avait rendu des services à David. Après la mort de Nahas, David envoya quelques-uns de ses officiers offrir ses condoléances à Hanoun, fils et successeur de Nahas. Les chefs ammonites furent très malveillans, soutinrent que ces ambassadeurs étaient des espions chargés de préparer une attaque contre Rabbath-Ammon. Les envoyés d’Israël eurent à subir les derniers outrages. Les Ammonites, sentant bien que David tirerait vengeance de l’injure faite à ses représentans, cherchèrent aide et secours du côté des populations de l’Hermon. Ils firent alliance avec les gens de Tob, avec le roi de Maaka et avec les populations araméennes de Rehob et de Soba, qui leur donnèrent un contingent de troupes considérable.

Ce fut une sorte de coalition des populations à l’est et au nord de la Palestine, alarmées, comme il était naturel, de la force naissante du nouveau royaume. Toute l’armée alliée se réunit devant Rabbath-Ammon. Les Ammonites défendaient la ville et ses portes. Les forces Israélites s’avancèrent, sous le commandement de Joab. Cet habile capitaine divisa son armée en deux corps : l’un d’eux, sous les ordres d’Abisaî, devait attaquer la ville ; l’autre, sous ses ordres, devait tomber sur les Araméens disséminés dans la campagne. Les Araméens se débandèrent. Les Ammonites, à cette vue, se renfermèrent dans leur ville. Joab ne chercha pas à les forcer et rentra dans Jérusalem.

Mais les conséquences de l’entrée en scène des populations araméennes de l’Hermon et de l’Antiliban ne s’arrêtèrent pas si vite. Les Araméens de Soba, de Damas, de Rehob, de Maaka, se