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sorte que, dans cette région, le pétrole provient évidemment du terrain silurien. Mais un terrain beaucoup plus productif, c'est le dévonien, car il alimente les puits de la Pensylvanie et de New-York.

Le fait que ce sont les terrains anciens qui, aux États-Unis, renferment le pétrole, est très remarquable, car il constitue un contraste curieux avec l'âge du pétrole en Russie, où, ainsi que nous le verrons en parlant de cet empire, il est de formation très récente, ce qui, comme nous le verrons également, n'empêche pas ces jeunes dépôts d'être souvent plus riches que leurs aînés d'Amérique.

La manifestation du pétrole à la surface des sources d'eau ou du sol n'est pas toujours un indice de sa présence à une profondeur plus considérable, car des puits foncés dans de telles localités donnent quelquefois des résultats peu satisfaisans. Il semblerait donc que, dans ces cas, le pétrole a peu de relation avec les riches dépôts souterrains qui alimentent les puits ; d'autre part, ces dépôts paraissent être strictement localisés, car souvent des puits foncés tout à côté de localités fort riches se montent presque complètement stériles.

La plupart des puits productifs en Pensylvanie sont à une profondeur de 422 à 552 mètres ; cependant il y a des cas et la profondeur n'est que de 130 mètres, comme aussi où elle descend à 650 mètres. La hauteur la plus considérable à laquelle s'élèvent les jets des sources est de 19m, 4 au-dessus de la surface du sol.

Selon M. Stowell, il est impossible de formuler rien de positif sur la durée probable de la production des puits ; il admet comme règle générale qu'un puits à jet considérable produit moins longtemps qu'un puits plus petit d'où l'huile est puisée à l'aide de pompes. La table suivante, que donne M. Stowell du nombre des puits exploités pendant douze années dans la Pensylvanie, prouve les grandes variations que subit le rendement des gites de pétrole :


puits puits puits
1871 329 1875 112 1876 337
1872 347 1876 363 1880 495
1873 342 1877 463 1881 420
1874 121 1878 292 1882 296


M. Stowell passe en revue tous les procédés de fabrication auxquels le pétrole brut est soumis, ainsi que les divers produits qui en résultent, tels que : gazoline, benzine, huile d'éclairage (kérosine), parafine, etc.

Le mode de transport du pétrole a été l'objet de nombreux essais, qui conduisirent, en 1865, à l'adoption définitive du système de transporta l'aide de conduits artificiels désignés par le nom de pipes, dont