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LA PHOTOGRAPHIE
AU
SERVICE DE L'ASTRONOMIE

I. E. Mouchez, la Photographie astronomique à l’Observatoire de Paris et la carte du ciel. Paris, 1887. — II. Bulletin du Comité international permanent pour l’exécution photographique de la carte du ciel, 1888-1889).

Obtenir avec le moindre effort le plus grand résultat, n’est-ce pas là tout le problème de l’industrie moderne, problème que résout par degrés le développement des outils et des machines ? Les engins qu’il invente permettent à l’homme de multiplier à l’infini l’efficacité de ses organes, d’en étendre les aptitudes, et le dispensent de leur demander des efforts excessifs ; ils le soulagent, l’affranchissent de plus en plus de la dure servitude du travail matériel. Se bornant désormais à surveiller les appareils qui besognent pour lui, à mesure qu’il se fatigue moins, il produit davantage et à bien meilleur compte. Est-il possible de comparer la fabrication d’un mille d’aiguilles par une manufacture au travail de l’artisan qui entreprendrait de les façonner une à une, tout seul, chez lui ?

C’est un progrès du même ordre que réalise aujourd’hui l’introduction définitive de la photographie dans les observations astronomiques : elle doit délivrer l’astronome d’une besogne ingrate, pénible, fastidieuse et mortelle pour les yeux. Quand, il y a dix ans, je parlais ici même du grand avenir de la photographie céleste[1], j’osais à peine espérer que la routine et les préjugés désarmeraient

  1. Voir la Revue du 15 février 1878.