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l’établissement, et celui de la maison de santé de Bailleul pour le traitement des maladies nerveuses. Les plans et les dessins des asiles nationaux de Charenton et du Vésinet complètent cette collection.

Dans cette même salle, on a reproduit, avec ses dimensions, une cellule, construite en 1885, dans le pavillon des agités du pensionnat de la Ville-Evrard. Pour montrer le progrès qui s’est accompli, sous ce rapport, dans les asiles, on a placé, à côté, le petit modèle d’un cabanon de 1789, avec les appareils usités, à cette époque, pour contenir les fous furieux.

Sur un mur du voisinage, on remarque l’exposition modeste d’une œuvre qui n’en est encore qu’à ses débuts, puisqu’elle n’a d’existence légale que depuis le 15 septembre 1887. C’est l’Œuvre nationale des hôpitaux marins, fondée pour créer, sur les côtes de France, des établissemens destinés au traitement des scrofulcux. Elle ne dispose encore que de ressources très limitées. Aussi, s’est-elle bornée à mettre deux plans sous les yeux des visiteurs : celui de Banyuls-sur-Mer, dans les Pyrénées-Orientales, qui est placé sous sa direction immédiate, et celui de Pen-Bron qui doit le jour au dévoûment de M. Pallud, inspecteur des entons assistés du département de la Loire-Inférieure, mais auquel l’œuvre a prêté un concours efficace. Il est à désirer que le public ne mesure pas l’importance de cette entreprise à celle des objets qui la représentent dans le palais de l’hygiène, et qu’il en comprenne l’utilité et la grandeur. Le jury des récompenses a bien voulu les apprécier, car il a décerné que médaille d’or à notre modeste exposition.

Le service sanitaire a exposé le plan en relief de son grand lazaret de Trompeloup, le plan général et une vue d’ensemble de ceux du Frioulet de Mindin, ainsi que de la Consigne de Marseille et les appareils de désinfection qu’il a choisis pour le service de ses établissemens.

Les dispensaires marchent naturellement après les hôpitaux, dont ils sont les auxiliaires et auxquels ils sont appelés à se substituer, de plus en plus, dans le fonctionnement de l’Assistance publique. Quatre d’entre eux sont représentés par des dessins et des modèles réduits. C’est d’abord celui que le docteur Gibert a fondé au Havre et qui est le premier en date. Notre savant confrère avait déjà rendu bien d’autres services à l’hygiène, lorsqu’il a créé ce modeste établissement à ses frais. Il l’entretient avec le concours de ses amis : 2,000 enfans y passent par an, et la journée revient à 0 fr. 25.

Le docteur Gibert a fait école et dix-sept dispensaires semblables se sont formés depuis. Le plus somptueux et le plus vaste est celui que Mme Furtado-Heine a construit près de l’hôpital des Mariniers. Elle l’entretient avec un luxe en rapport avec sa générosité qui est à la hauteur de sa fortune. Tous les services y sont largement