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la souscription publique aux obligations du Trésor (20,000 titres de 5,000 pesetas chacun). Il a été souscrit près de quatre fois et demie le montant du capital demandé.

Le Portugais 3 pour 100 ne se relève pas. Le cours de 63 provoque de nouvelles ventes. Des dépenses excessives de travaux publics, le contre-coup de la révolution brésilienne, le conflit avec l’Angleterre, des velléités de dépenses militaires, l’échec du dernier emprunt, expliquent la lourdeur de ce fonds. Les finances du Portugal ne sont cependant point compromises ; pour raffermir son crédit ébranlé, ce petit pays n’a qu’à éviter toute aventure et à pratiquer la politique des fortes économies. La spéculation allemande a cherché à réaliser les bénéfices de son audacieuse campagne de hausse sur les valeurs ottomanes. La dette générale, l’obligation Douane, la nouvelle obligation privilégiée, la Banque ottomane, tout a reculé. La Banque ottomane et la maison Bleichrœder de Berlin ont procédé le 26 en Allemagne à l’émission de l’emprunt 4 pour 100 amortissable en quarante-trois ans, que le gouvernement ottoman a contracté en même temps qu’il consentait à la conversion des obligations privilégiées. Le prix d’émission, 78 pour 100 environ, fait ressortir à 390 francs les obligations offertes.

Entre autres émissions lancées dans la seconde moitié de juin, on doit noter celle des 50,000 obligations des Chemins de fer andalous, remboursables à 500 francs en 1986, rapportant 15 francs ou plus exactement 14.55 net par année et offertes à 337.50. C’est la Banque de Paris qui offre au public cet emprunt destiné à achever la construction d’une ligne complémentaire du réseau.

Le Comptoir national d’escompte et la Société générale offrent à leur clientèle 34,400 obligations 6 pour 100 de première hypothèque de la Société hellénique récemment constituée pour l’achèvement des travaux du canal de Corinthe, prix d’émission 470 francs, remboursement à 500 francs en 75 ans, revenu annuel 30 francs.

En valeurs industrielles, on remarque la lourdeur persistante des actions des Voitures et l’arrêt de la hausse sur les actions de nos grandes Compagnies de chemins de fer. La comparaison avec la période de l’Exposition fait ressortir pour ces dernières des moins-values d’une certaine importance dans les relevés hebdomadaires des recettes. Une vive reprise s’est produite à Vienne sur les Chemins autrichiens, cotés de nouveau 520, bien que le dividende de 1889 n’ait été que de 13 fr. 50. Les Lombards se sont soutenus au-dessus de 300 fr.


Le directeur-gérant : C. BULOZ.