Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 100.djvu/834

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828 REVUE DES DEUX MONDES. JEAN. Madame!.. Madame!., c’est monsieur qu’on rapporte. THÉRÈSE, se levant. Comment,., qu’on rapporte?.. Mon mari?., (on voit entrer, par la porte du fond, Pierre Nogaret, pâle, défait, soutenu sous les bras par deux hommes.) Ah! Pierre, Pierre!.. (Elle se jette sur lui, aide à l’installer dans un fauteuil, tandis lie que Meynard lui tâte le pouls et l’ausculte. M Jauzon, Adriennc, en peignoir, entrent précipitamment.] ADRIENNE. Ah ! mon père ! mon père ! (siie rembrasse.) MADEMOISELLE JAUZON, très éir.ue. Eh bien! qu’y a-t-il? THERESE, impérieusement. Silence, mademoiselle ! . . MEYNARD, se redressant. Je ne trouve rien... Le cœur bat un peu vite, mais régulière- ment... Ah! le voici qui ouvre les yeux. Pierre, m’entends-tu?.. (Nogaret fait siene que oui de la tête.) Où souffres-tu, que t’est-il arrivé ? PIERRE, d’une voix faible. Une douleur affreuse et soudaine, là, dans les reins, comme je montais l’escalier de mon client. . . Un coup de foudre qui m’a sil- lonné, terrassé. J’ai dû perdre connaissance... J’ai roulé... On m’a ramassé,., rapporté... Je me sens mieux maintenant... THÉRÈSE, bas à Meynard. Qu’est-ce que c’est, cette douleur-là, docteur? MEYNARD, bas. Heu ! Heu? je ne sais pas trop... Je ne vois pas encore très clair... Mais Ce n’est rien de grave... (il recommence à ausculter Pierre.) MADEMOISELLE JAUZON. Madame, il faudrait installer le docteur dans sa chambre... Je veillerai auprès de lui dans le grand fauteuil. THÉRÈSE. Vous passerez la nuit dans votre chambre, mademoiselle. Je ne cède à personne le droit de soigner mon mari... Vous reprendrez vos dissertations de philosophie avec lui quand il sera bien por-