Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 100.djvu/854

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SAS ItfcYUE DES DEUX MONDES. BENOIT. Oui, c’est bien cela... Ça peut aller plus vite ou plus lentement. PIERRE. Mais comme résultat? BENOIT. Oh! comme résultat, la mort, toujours... à moins que ça ne tourne au ramollissement et à la paralysie générale... Alors, cela traîne plus longtemps. J’en ai vu aller pendant des années... Mais c’est une horreur de les voir, ceux-là. PIERRE. Oui, vous avez raison... une horreur!.. A-t-il beaucoup souffert, votre M. X..? BENOIT. Affreusement... Un martyre!.. Et l’intelligence intacte jusqu’à la fin. PIERRE, ému. De sorte qu’il s’est vu mourir jour par jour, heure par heure... Une agonie de deux ans et demi, cela doit être terrible... Ah! le malheureux! le malheureux! BENOIT, étonné. Eh ! bien, mon cher confrère, qu’est-ce que vous avez donc? PIERRE. Ne faites pas attention... Je pensais au client dont je vous par- lais tout à l’heure... BENOIT. Ah! vraiment... C’est un ami... un parent, peut-être? PIERRE. Oui, oui,., précisément. BENOIT. Est-il très avancé déjà ? PIERRE. Non... Il n’en est qu’au début... Mais je le crois bien pris. Et j’ai idée que cela va marcher vite. BENOIT. Ah!.. Quel âge?