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Elles sont distantes d’un kilomètre environ et peuvent recevoir 150 malades.

Puis viennent les maisons Bouville-Baillet et Malingre-Rivet. Toutes les quatre sont dirigées par l’Assistance publique de Paris. On y trouve enfin l’hôpital élevé par la famille Rothschild pour les enfans israélites. Il a été inauguré le 24 mai 1872. C’est un chalet semblable à ceux qui l’entourent, aux dimensions et à l’élégance près. Il n’avait dans le principe que 24 lits, il abrite aujourd’hui 55 enfans. A côté de ces établissemens, se sont élevées des maisons de santé particulières et des chalets par centaines. Berck est devenu une station de bains de mer assez fréquentée.

Le choix de cette plage a été, comme nous l’avons vu, déterminé par le hasard, et cette fois le hasard n’a pas été malheureux. Assurément l’idée de choisir les bords de la Manche pour y établir un hôpital d’enfans ne serait venue à personne. Ceux qui ont passé leur vie sur ce littoral connaissent ses brumes, son humidité constante et ses grands vents d’ouest qui soufflent parfois en tempête. Toutefois l’orientation de la plage la met à l’abri des brises glacées du nord et de l’est, et la température s’y abaisse rarement au-dessous de zéro. Les enfans peuvent, pendant la plus grande partie de l’hiver, continuer à fréquenter la plage, au moins quelques heures par jour.

L’établissement est ouvert toute l’année ; mais on n’y admet de nouveaux malades que pendant les six mois de la belle saison. Ils proviennent pour la plupart des hôpitaux de Paris ; le reste est envoyé par les départemens voisins. Le prix de la pension, fixé primitivement à 1 fr. 80, est aujourd’hui de 2 fr. 10.

Les bains de mer commencent entre le 15 mai et le 15 juin et finissent du 15 septembre au 1er octobre. On n’en donne pas aux enfans au-dessous de quatre ans, et personne n’en prend plus d’un par jour. Comme, d’une autre part, l’état de la mer la rend souvent inabordable et que l’excitabilité de certains sujets ne leur permet pas de s’y plonger tous les jours, la quantité de bains pris pendant la saison, par chaque malade, oscille entre 80 et 100. Le moment de s’y rendre est déterminé par l’heure de la marée, et leur durée varie de deux à cinq minutes, suivant les âges et le temps qu’il fait. Ils sont d’autant plus courts que les enfans sont plus jeunes.

Toutes les récréations se passent sur la plage, lorsqu’il ne pleut pas et que la mer n’est pas pleine. Les enfans s’y ébattent à leur aise, jouent avec le sable, avec l’eau qui monte ou se retire et s’amusent tout autant que ceux qui fréquentent les stations aristocratiques de Dieppe ou de Trouville.

Los bains de mer et la vie au grand air ne sont pas les seuls