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les plages de Guérande et du Croisic, s’étendit à tout le littoral de la France. Il rêva de constituer une société au sein de laquelle tous les dévoûmens particuliers pourraient se concentrer, et dont la protection s’étendrait sur toutes les créations isolées, en leur prêtant un appui moral et matériel.

Cette pensée, toutefois, n’existait qu’à l’état d’aspiration, dans le cœur ardent de M. Pallu. Il fallait, pour qu’elle pût se réaliser, qu’un administrateur éclairé lui donnât une forme pratique et traçât les premiers linéamens de son organisation. Ce concours indispensable, M. Pallu le trouva dans la personne du directeur de l’Assistance publique de France, M. H. Monod, dont la sympathie est acquise à toute idée généreuse et qui mit, au service de celle-ci, l’appui de son influence et le concours moral et pécuniaire de son administration.

Tous deux placèrent leur projet sous le patronage du docteur Bergeron, qui avait puissamment contribué, vingt-cinq ans auparavant, avec ses confrères Perrochaud et Marjolin, à la fondation de Berck-sur-Mer. Le docteur Bergeron accepta la direction de l’œuvre qu’il s’agissait de constituer. En 1866, il avait annoncé que l’hôpital de Berck serait le point de départ d’un vaste système embrassant toute l’étendue du pays ; la société nouvelle lui offrait le moyen de réaliser lui-même sa prédiction ; il en accepta résolument la présidence et depuis cette époque, il en poursuit le développement avec une ardeur juvénile. De nombreux collaborateurs sont accourus à son appel et à celui de ses collègues. La société s’est rapidement organisée, et elle a été autorisée par arrêté du ministre de l’intérieur, en date du 15 décembre 1888. Elle sera très prochainement reconnue d’utilité publique ; la demande vient d’en être faite au Conseil d’état.

Aux termes de ses statuts, l’Œuvre nationale des hôpitaux marins a pour objet d’assurer ou de seconder la création ou le fonctionnement, sur les côtes de France, d’établissemens destinés au traitement des enfans et des adultes scrofuleux ou tuberculeux des deux sexes. Elle est administrée par un conseil composé de quarante-huit membres, dont vingt résidant à Paris et dix-huit habitant la province. Ce conseil est renouvelable par tiers tous les ans. Il nomme son bureau composé d’un président, de deux vice-présidens, de deux secrétaires et d’un trésorier[1]. Le conseil se réunit au moins une fois tous les trois mois et le président le convoque toutes les fois qu’il le juge nécessaire. L’assemblée générale,

  1. Le bureau nommé au moment de la fondation se compose de MM. J. Bergeron, président ; J. Rochard et H. Monod, vice-présidens ; Ch. Leroux et Payelle, secrétaires ; Balliman, trésorier. L’assemblée comprend aujourd’hui 170 membres.