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LA
FRANCE EN TUNISIE

III.[1]
OASIS ET FORÊTS. — TRAVAUX PUBLICS. — CONCLUSION.


XII. — DES CONFRÉRIES MUSULMANES EN AFRIQUE.

Quel sera l’avenir de Kairouan ? Il est bien difficile de le dire, quoiqu’il y ait comme l’indice d’un futur mouvement commercial, par suite du fonctionnement d’un chemin de fer Decauville unissant cette ville à la mer par le joli port de Sousse. Il lui faudrait de l’eau, des arbres, des récoltes, puis des voies qui lui facilitent le transit des dattes délicieuses du Djérid et des alfas dont le sol est couvert sur une étendue, allant de son extrême sud jusqu’à la région des chotts. Reprendra-t-elle jamais, la ville sainte, le prestige qu’elle exerçait autrefois sur les populations musulmanes ? C’est douteux. Le charme en est rompu par suite de notre présence dans ses murs. Est-ce à dire que les sectes religieuses y soient moins unies que par le passé dans une haine commune contre le chrétien ? Ce serait une grave erreur que de le croire, et, pour s’en convaincre, il suffit de jeter les yeux sur l’étude si remarquable du commandant Rinn, Marabouts et Khouans.

  1. Voyez la Revue des 1er et 15 octobre.