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LES
INDES NOIRES

LE VOYAGE DE M. STANLEY. — L’EUROPE ET LA FRANCE EN AFRIQUE[1].

On entend dire communément que cette fin de siècle est vide et pâle, qu’elle laissera dans l’histoire une trace inaperçue. C’est l’effet d’une injustice habituelle aux hommes de tous les temps, quand ils se jugent eux-mêmes ; ils regardent leur époque par le petit bout de la longue-vue qui leur sert à grossir les choses du passé ; et ces hommes, si souvent enclins à s’exagérer la valeur de leurs œuvres individuelles, déprécient presque toujours leurs œuvres collectives. N’est-il point admis que les caractères ont faibli, que

  1. Je n’ai pas voulu encombrer ces pages de notes et de renvois justificatifs. Ces derniers se seraient multipliés hors de toute mesure, au bas d’un travail qui a pour objet de résumer des relations de voyages, des ouvrages spéciaux, des documens diplomatiques. Autant que possible, j’indique dans le texte les principales sources d’où j’ai tiré mes assertions. Je dois citer ici les deux livres dont je me suis le plus fréquemment servi : l’Afrique et la Conférence géographique de Bruxelles, 1878, le Partage politique de l’Afrique, 1888, par M. Émile Banning, directeur au ministère des affaires étrangères de Belgique (Bruxelles ; Librairie européenne). Je renvoie à ces excellens ouvrages les personnes désireuses de connaître à fond les sujets auxquels j’ai dû toucher rapidement. — Pour les déterminations géographiques, j’ai suivi de préférence la plus récente des grandes cartes allemandes, celle de R. Lüddecke.