Page:Revue des Deux Mondes - 1890 - tome 97.djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

désert, l’irrigation est très pauvre, à la seule exception des régions septentrionales et méridionales. Le Gobi n’a qu’un seul cours d’eau considérable, c’est le Tarim, qui débouche dans le lac Lob (Lob-nor). Quant au grand fleuve chinois, le Hoang-ho, il ne fait que des apparitions locales dans les parages sud-est du désert. Les autres cours d’eau, plus ou moins insignifians, qui descendent des hauteurs, disparaissent presque aussitôt qu’ils ont touché le sol du désert.

La partie septentrionale du Gobi, celle qui constitue la Mongolie ou Turkestan mongol, est fort riche en bassins lacustres ; mais, dans les autres régions du désert, ils sont peu nombreux, et pour la plupart à eau salée, à l’exception du Lob-nor.

Les sources sont rares particulièrement sur les points occupés par les sables mouvans ; d’ailleurs leur eau est quelquefois salée ou imprégnée de substances minérales. On peut en dire autant des puits, qui, au reste, sont peu profonds ; ainsi, sur l’espace entre Dyn-oan (contrée d’Alaschan) et Ourga, les puits ont rarement plus de A mètres de profondeur ; fréquemment l’eau s’y présente déjà à 2 mètres ou même 0m, 90 au-dessous de la surface du sol, ce qui prouverait que, si l’on n’y rencontre pas des eaux souterraines aussi abondantes qu’au Sahara, elles ne font pas complètement défaut au Gobi.

Le sol du Gobi consiste en matières détritiques telles que galets, graviers, sable mouvant et loess argileux. Chacun de ces élémens prédomine selon les localités. Ainsi, les sables mouvans se groupent surtout dans le Gobi méridional, tout en se présentant ailleurs sporadiquement. Les détritus et galets, produits de la décomposition et de la désagrégation des roches sous-jacentes, de même que le gravier, contenant quelquefois des fragmens de calcédoine, d’agate et de quartz, occupent la partie centrale, la plus aride du Gobi. Les sables mouvans reposent presque partout sur le loess argileux, qui se montre à nu, ou bien sous forme de marais salans dans les régions méridionales, centrales et occidentales, tandis que dans celles du nord-est et du sud-est, grâce à l’humidité atmosphérique, le lœss se revêt de végétation et se convertit en steppe. Au reste, même dans les régions les plus sablonneuses et les plus arides du désert, notamment dans ses parties déprimées (à environ 1,000 mètres d’altitude), on observe sur plusieurs points des ormes isolés.

Le climat du Gobi porte l’empreinte la plus prononcée du climat continental, et, à l’exception des régions méridionales, il est d’une rigueur extrême. Même dans la Mongolie sud-est, sous une latitude de 42 degrés, qui et à peu près celle de Naples, Prjevalsky