les évaluations ont été faites dans un esprit d’extrême prudence, il est fort probable que le résultat final sera aussi brillant que celui du budget de 1888, qui s’est réglé avec un excédent de 58 millions. Le 4 pour 100 1880 est à 94 francs ; le rouble s’est élevé à 227 à Berlin.
Le gouvernement français, malgré l’annonce de l’abolition de la corvée en Égypte, ayant mis à son adhésion au projet de conversion de la Dette privilégiée des conditions que l’Angleterre n’a pas cru devoir accepter, la hausse de l’Unifiée s’est arrêtée : ce fonds reste néanmoins très ferme à 470.
La spéculation semble disposée à se porter de nouveau sur les valeurs ottomanes, tout étant très calme dans la péninsule des Balkans, malgré la protestation de la Russie contre l’admission des emprunts bulgares à la cote de Vienne et de Pest.
Sur l’ensemble des marchés étrangers, la note dominante est donc la fermeté, avec une nuance de circonspection, toutefois, à cause de la situation monétaire. On n’ose trop aller de l’avant dans la crainte que les acheteurs, — et ils ne sont pas tous d’excellente qualité, — ne soient encore exposés, lors des prochaines liquidations, à des taux de report variant, comme le mois dernier, de 10 à 15 et même 18 pour 100.
La Banque de France a été portée, par un brusque mouvement d’achats à terme, de 4,100 à 4,370, et reste encore à 4,280.
Les transactions n’ont pas été fort actives en général sur les valeurs. Les titres des établissemens de crédit, notamment, ont été assez négligés et ont peu varié de cours. Il faut faire exception cependant pour la Banque de Paris, qui a presque repris intégralement le coupon de 20 francs détaché le 7 courant, et pour le Crédit lyonnais, qui a été porté de 692.50 à 712.50.
Le Crédit foncier a regagné à 1,305 à peu près la moitié de son coupon de 30 francs.
Le Comptoir national d’escompte reste très ferme à 640, et l’ancien comptoir est recherché à 140 francs.
Certaines valeurs autrichiennes ont été très favorisées, notamment la Laenderbank, en hausse de 16 francs à 526.25, l’Alpine de 20 francs à 250, le Crédit foncier d’Autriche de 30 francs à 990, les Lombards de 10 francs à 316.25, les Chemins autrichiens de 10 francs à 505.
Une spéculation assez active s’est portée sur les petites valeurs. Elle a poussé le Panama de 73.75 à 80 francs, la Franco-Algérienne de 32.50 à 38.75, les Métaux de 50 à 63.75, le Télégraphe de Paris à New-York de 152.50 à 160 francs.
Les chemins français ont été très bien tenus ; le Lyon a été porté de 1,347.50 à 1,365 francs.
Le directeur-général : C. BULOZ.
