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1847 1861 1890 (30 janvier)
Masse des opérations 1,854 6,340 12,803
Portefeuille 176 550 852
Circulation 240 720 3,182

Il est bien entendu que le chiffre de 12,803 millions, donné pour 1890, est bien loin de représenter la totalité des opérations de la Banque. Il ne comprend même pas toutes les opérations productives, car il laisse en dehors les dépôts de titres et, de plus, il est exclusif de toutes les opérations se rattachant aux importans et nombreux services que la Banque de France rend au public, à la ville de Paris et à l’État en dehors de toute rémunération. Nous parlerons plus loin de ces services dont le public se rend malaisément compte et dont l’extension lui échappe.

Il ne faut pas confondre la masse des opérations, qui comprend essentiellement l’escompte des effets de commerce, l’encaissement des effets au comptant, les avances sur titres et en compte courant, la délivrance des billets à ordre, viremens et chèques sur Paris et sur les succursales, les opérations sur matières d’or et d’argent, le tout portant sur un total de 12,803 millions, comme il a été dit plus haut, avec les chiffres se rapportant aux encaisses réunies de la Banque et des succursales, ou à la circulation, ou au service des dépôts de titres, ou enfin aux mouvemens généraux des espèces, billets et viremens de la Banque centrale. L’ensemble de ces mouvemens représente pour 1889 un total de 60 milliards 700 millions, en augmentation de 7,280 millions sur le chiffre correspondant de 1888. Quant au service des dépôts de titres, qui, l’année dernière par exemple, a produit à la Banque un bénéfice brut de 1,388,013 francs, il porte sur les chiffres suivans fin décembre 1889 : à Paris 4,949,160 titres pour une valeur de 3,526 millions de francs appartenant à 49,672 déposans. Dans les trois succursales de Bordeaux, Lyon et Marseille, qui font également ce service de caisses de dépôts de titres, 849,236 titres d’une valeur de 536 millions appartiennent à 9,703 déposans.

Après l’escompte du papier de commerce, une des branches les plus importantes des opérations de la Banque est celle des avances sur titres. L’article 16 des statuts fondamentaux autorisait la Banque à faire des avances sur les effets publics qui lui étaient remis en recouvrement, lorsque leurs échéances étaient déterminées. La loi du 17 mai 1834 a étendu cette faculté à tous les effets publics français, sans échéance fixe obligatoire, et l’exécution de cet article fut l’objet d’une ordonnance royale du 15 juin 1834. L’avance ne pouvait excéder les quatre cinquièmes de la valeur des effets présentés et n’était faite que pour un délai maximum de trois