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Qu’il rende la justice aux humbles du peuple,
Qu’il vienne au secours des fils du pauvre,
Et qu’il broie l’oppresseur.

Qu’on le craigne tant que durera le soleil,
Tant que luira la lune.

Qu’il descende comme la pluie sur un pré,
Comme l’ondée qui fertilise la terre.

Que de son temps fleurisse le bon droit,
Et la plénitude de la paix, jusqu’à ce que disparaisse la lune.

Qu’il commande de la mer à la mer,
Et du Fleuve aux extrémités de la terre.

Que devant lui ses adversaires se courbent,
Et que ses ennemis lèchent la terre.

Que les rois de Tharsis et des îles soient ses tributaires.
Que les rois de Scheba et de Seba lui apportent leurs redevances,

Et que tous les souverains se prosternent devant lui,
Que tous les peuples soient ses sujets.

Car il délivrera le pauvre qui crie,
L’infortuné qui n’a point d’aide ;

Il aura pitié du faible et de l’indigent,
Et il sauvera la vie des malheureux.

Il garantira leur existence contre la ruse de l’oppression ;
Leur sang aura du prix à ses yeux.

Ils vivront, et il leur donnera de l’or de Seba,
Et ils prieront pour lui sans cesse ;
Tous les jours, ils le béniront.

On croit entendre, dans les strophes que voici, la prière par laquelle les hasidims du temple accueillaient le roi quand il venait sacrifier.

Que Iahvé t’exauce, au jour de l’angoisse[1],
Que le nom du Dieu de Jacob le protège.

Qu’il t’envoie de son sanctuaire le secours dont tu as besoin,
Que de Sion il te fortifie.

Qu’il se souvienne de tes offrandes,
Qu’il ait pour agréables tes holocaustes,

Qu’il te donne tout ce que tu désires.
Qu’il accomplisse tous tes desseins…

Tels sont fiers de leurs chars, tels de leurs chevaux ;
Nous, c’est au nom de Iahvé, notre Dieu, que nous triomphons.

  1. Psaume XX, peut-être du temps de Josias.