Des savans du plus grand mérite, tels que MM. François Lenormant et Maspero, avaient publié de solides et importantes études sur les écritures du monde oriental et sur l’alphabet ; mais un ouvrage d’ensemble manquait encore. M. Philippe Berger vient d’écrire ce livre, et grâce à la magnifique collection de caractères orientaux que possède l’Imprimerie nationale, il a pu rendre par la typographie la plupart des alphabets anciens. Il a dédié ce beau volume à son cher et illustre maître, M. Renan, « à qui l’épigraphie phénicienne est particulièrement redevable de la précision qui en a fait une science au même titre que l’épigraphie grecque et l’épigraphie latine[1]. »
M. Berger s’est voué depuis longtemps à l’étude des langues et des religions sémitiques, et il est attaché à la rédaction du Corpus inscriptionum semiticarum. Il a dit dans sa préface tout ce qu’il devait à ses maîtres, à ses devanciers ; il a laissé à d’autres le soin de dire tout ce qu’il se doit à lui-même, à quelles enquêtes, à quelles longues et délicates recherches il s’est livré pour mener à bonne fin sa laborieuse entreprise. À la richesse, à la sûreté des informations, il joint la rigueur scientifique de la méthode, et à la fermeté de l’esprit une certaine douceur d’âme, qui se révèle dans sa façon d’étudier et de
- ↑ Histoire de l’écriture dans l’antiquité, par Philippe Berger. Paris, 1891 : Imprimerie nationale.