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notes plus constantes des interrogations subies pendant l’année, et sert ainsi, concurremment avec les moyennes d’atelier, de dessin, de conduite, à former la « moyenne générale. » Il est inutile de dire que toutes les matières dont l’on tient compte pour établir le bilan d’un élève n’ont pas une valeur égale, loin de là ; l’atelier a un très fort « coefficient ; » celui de la mécanique et des mathématiques est un peu moindre. Viennent ensuite la physique ou chimie, le dessin, la langue française et, en dernier lieu, la comptabilité, qui est jugée moins importante que la conduite.

Pour permettre à un élève de passer de la troisième ou de la seconde division à la deuxième ou à la première, on exige de lui une « moyenne générale » supérieure à 11, tous calculs faits. Celui qui ne remplit pas cette condition est exclu sans pitié et rendu à sa famille, sans pouvoir être admis à redoubler, pour quelque motif que ce soit, sauf en cas de maladie dûment constatée. Aucune moyenne particulière ne doit, non plus, être inférieure à 6. Toutefois l’élève qui a échoué à raison d’une ou deux moyennes particulières faibles, tout en atteignant, pour l’ensemble, le chiffre 11, est admis à subir après les vacances une sorte d’examen de rappel qui roule sur les matières qu’il ignore ; s’il réussit cette fois, il rentre à l’école avec ses camarades de promotion. Dans la pratique, les exclusions pour insuffisance générale sont très fréquentes ; au contraire, il est rare qu’un élève, passable quant à l’ensemble, se montre nul pour une branche donnée. Si cependant par extraordinaire le fait se produit, le correctif ci-dessus indiqué ne permet pas toujours aux sujets paresseux, inintelligens ou malheureux de se tirer d’affaire. En effet, les examens supplémentaires présentent l’inconvénient d’être subis après les séductions des vacances, vis-à-vis de professeurs disposés à la sévérité. Au contraire, les jeunes gens qui ont été rangés au nombre des dix plus méritans reçoivent les galons pour l’année suivante.

Chaque année enfin, au mois d’août, l’Officiel publie le classement de sortie des « anciens. » Ce classement de sortie, qu’il ne faut pas confondre avec le classement de fin de troisième année, résulte pourtant de celui-ci, et en dépend presque entièrement. Toutefois on tient aussi compte dans une certaine mesure des notes de fin d’année obtenues en seconde et même en troisième division, l’influence de ces dernières étant moindre. Il en résulte que l’avantage est réservé à celui qui a travaillé et réussi à la fin de sa période d’études, eût-il même, à ses débuts, eu de la peine à maintenir son niveau, de préférence au sujet d’abord brillant qui s’est négligé ensuite en se reposant trop sur ses premiers succès.