Page:Revue des Deux Mondes - 1892 - tome 114.djvu/244

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

justes réclamations du gouvernement de Saint-Pétersbourg. Toutefois, cet échange de notes a intimidé la spéculation engagée sur les valeurs ottomanes. Des réalisations se sont produites et ont produit déjà des différences de cours assez sensibles. Le 1 pour 100 de la Dette générale a reculé de 22.25 à 21.70, l’obligation Douanes de 476.25 à 470, la Banque ottomane de 605 à 592.50, l’action des Tabacs de 376.87 à 370 francs.

La rente italienne, malgré la publication du programme financier de M. Giolitti, et une légère amélioration constatée dans la situation économique générale du royaume, a fléchi de 92.75 à 92. La place de Berlin a livré des titres et en livrera encore. C’est par cette voie que le gouvernement italien réussit à écouler sur notre place ce qui lui reste de rentes disponibles.

L’Extérieure d’Espagne a baissé de 64 1/2 à 63 1/2. L’avance récemment obtenue de la Banque de Paris et des Pays-Bas a soulagé le Trésor d’embarras immédiats sans pouvoir améliorer le change qui se tient toujours au-dessus de 15 pour 100.

Le Portugais a pu conserver à peu près entière la plus-value que lui avait procurée l’amélioration rapide du change brésilien.

Un vif engouement s’était manifesté tout à coup à Londres pour les valeurs argentines en septembre et dans les premiers jours d’octobre. La réaction, qu’appelait une hausse trop brusque, a été accentuée par l’annonce d’un mouvement insurrectionnel, d’apparence sérieuse, dans la province de Santiago del Estero.

L’action de la Banque de France s’est relevée à 4,000 francs. Les bénéfices du second semestre seront sans doute plus faibles que ceux de la même période de 1891, mais le titre est admirablement classé, point qu’oublient trop facilement les vendeurs à découvert. La plupart des actions de banques ont été plutôt offertes que demandées, et perdent quelques francs dans la seconde quinzaine d’octobre. Les Chemins français n’ont pu conserver toute la hausse qu’ils avaient récemment acquise, le Nord a dû abandonner le cours de 1,900. De même le Suez, que des réalisations de vendeurs à terme avaient relevé pendant quelques jours au-dessus de 2,600, a de nouveau reculé au-dessous de ce cours rond.

Les Chemins étrangers sont tous cotés à des cours un peu plus bas qu’il y a quinze jours. Sur le marché des valeurs au comptant, l’attention du public continue de se porter sur les actions de quelques entreprises industrielles dont la prospérité s’accuse par le montant des dividendes proposés pour 1891 et des bénéfices non répartis en dividendes, mais consacrés à des amortissemens ou réservés pour l’exercice en cours.


Le directeur-gérant : CH. BULOZ.