Page:Revue des Deux Mondes - 1893 - tome 115.djvu/963

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

la question d’une reconnaissance plus ou moins directe du marché libre ou de la confirmation du privilège des agens de change.

Les fonds russes sont en grande hausse. L’impulsion a été donnée par l’amélioration des cours du rouble, dont la cote de 214.50 à Berlin répond à celle de 263.50 ici, le rouble-papier valant ainsi 2fr. 63, alors que le rouble métallique est de 4 francs. L’emprunt d’Orient, dont le service d’intérêt et d’amortissement est libellé en roubles-papier, a été porté de 67.20 à 69.85, et les rentes payables en or ont été également poussées par la spéculation. Le Consolidé s’est élevé de 97.60 à 98.55, le 3 pour 100 1891 de 78.50 à 79 francs. Le marché de Berlin considère comme réalisable à bref délai l’entente commerciale depuis si longtemps en cours de négociation entre l’Allemagne et la Russie.

La rente italienne a monté de 91.35 à 92.15, malgré les proportions de plus en plus vastes que prend au-delà des Alpes l’affaire des scandales se rattachant aux banques d’émission. Le parlement italien a renvoyé à trois mois la nomination d’une commission d’enquête parlementaire, mais chaque jour amène des révélations plus graves que les précédentes ; la suspicion est partout et n’épargne pas même les membres du cabinet. M. Giolitti se débat de son mieux contre les difficultés qui se multiplient, et M. Grimaldi, le ministre du Trésor, dont la situation est fort ébranlée, n’en a pas moins présenté son exposé financier et budgétaire. Le ministre affirme la possibilité de rétablir l’équilibre, fondé sur le monopole du pétrole, sur divers impôts nouveaux et sur une modification de la loi des pensions. L’exposé a été accueilli avec une extrême froideur, et il est plus que douteux que les propositions de M. Grimaldi soient adoptées. La discussion en sera longue et agitée, et le cabinet devra demander de nouveaux douzièmes provisoires. La situation reste précaire, en dépit d’une amélioration assez sensible du rendement des impôts ; la hausse de la rente ne peut donc guère être expliquée que par l’énergie du syndicat qui s’est chargé de soutenir le niveau du crédit de l’Italie.

Toutes les valeurs turques sont en hausse, la Dette générale de 30 centimes à 22.30, la Banque ottomane de 10 francs à 588.75, les Tabacs ottomans de 6.25 à 373.75, l’obligation de Priorité de 7.50 à 440 francs.

La conversion des anciennes dettes 5 pour 100 d’Autriche et de Hongrie a réussi. D’après les communications du syndicat qui a pris charge de l’opération, les titres à convertir ont été présentés à l’échange dans la proportion de plus de 90 pour 100. Le 4 0/0 hongrois, sur ce résultat, a été porté de 95.60 à 96.25.

La rente Extérieure reste faible entre 61 et 61.50. L’indisposition dont le jeune roi avait été atteint a été promptement guérie, et toute inquiétude sur ce point a été dissipée ; mais la spéculation s’est préoccupée de l’agitation du parti républicain et plus encore de l’état