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LA
PSYCHOLOGIE EXPÉRIMENTALE
D'APRÊS LES TRAVAUX DU CONGRÊS DE LONDRES

La psychologie expérimentale étend ses recherches et gagne du terrain ; les laboratoires s’élèvent sur l’ancien et sur le nouveau continent ; les recueils spéciaux se multiplient ; le nombre des travailleurs augmente dans des proportions considérables ; des relations s’établissent entre les savans de pays différent, et les psychologues se réunissent en congrès. Le premier en date, celui de Paris, a eu, en 1889, un succès inespéré ; le second, celui de Londres, s’est réuni au mois d’août de l’année dernière ; il promet d’être fécond pour la science de l’esprit, si on en juge par le nombre et la valeur des travaux qu’il a suscités.

La lecture de ces communications est bien curieuse ; on s’aperçoit que, sans se concerter d’avance, les psychologues semblent s’attacher de préférence aux mêmes questions : s’il m’est permis de noter ici mon impression personnelle, je remarque que la plupart des sujets traités sont de ceux auxquels j’ai songé le plus souvent ; ce n’est pas le hasard qui amène ces coïncidences ; il y a des questions qui sont à l’ordre du jour d’une époque parce que ce sont des questions fondamentales, mûres pour les recherches.

Je voudrais profiter de l’occasion pour essayer de caractériser ce grand mouvement contemporain et montrer la direction qu’il a prise. Mon intention n’est nullement de faire une analyse régulière des travaux du congrès, bien que M. Sidgwick, le président, et M. Sully, un des secrétaires, aient eu l’obligeance de m’envoyer