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LE
ZEND-AVESTA[1]

L’admirable mouvement scientifique qui a marqué la première moitié de ce siècle a ouvert tout un monde nouveau aux recherches des historiens et des philologues. À côté de l’antiquité classique, que l’on connaissait seule jusqu’alors, l’Orient s’est révélé avec la richesse et la variété infinie de ses langues et de ses civilisations. Couronnant l’expédition d’Egypte, les travaux de Champollion vinrent jeter un jour inattendu sur l’ancien empire des Pharaons, dont les monumens nous font remonter jusqu’à plus de quatre mille ans avant notre ère. Quelques années plus tard, les découvertes de Botta et de Layard dans les ruines de Ninive ouvraient des horizons non moins étendus du côté de l’antiquité assyrienne et chaldéenne. Mais c’est l’Inde, surtout, qui parut une véritable révélation aux hommes du commencement de notre siècle. Avec les Védas et la civilisation hindoue, ils croyaient toucher aux origines mêmes de l’humanité. La contrée vers laquelle les reportaient ces textes antiques n’était-elle pas ce plateau de l’Asie centrale, que l’on doit sans doute

  1. Le Zend-Avesta, traduction nouvelle avec commentaires historique et philologique, par M. James Darmesteter, professeur au Collège de France, forme les tomes XXI, XXII et XXIV des Annales du musée Guimet), 3 vol. in-4o. Paris, 1892-1893 ; Leroux.