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LES THÉORIES DE LA CHALEUR

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I

LES PRÉCURSEURS DE LA THERMODYNAMIQUE

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I

Le thermomètre, écrit l’abbé Nollet, « sortit pour la première fois des mains d’un paysan de Northollande. À la vérité, ce paysan, nommé Drebbel, n’était point un de ces hommes grossiers qui ne connaissent que les travaux de la campagne ; il paraît qu’il avait naturellement beaucoup d’industrie, et apparemment quelque connaissance de la physique de ce temps-là. » Inventeur ingénieux non moins que charlatan impudent, se vantant d’avoir trouvé le mouvement perpétuel en même temps qu’il faisait faire de grands progrès à l’art de teindre les étoffes, Drebbel sut se concilier les faveurs de Jacques Ier ; Rodolphe II le pourvut de grasses pensions et l’emmena à sa cour ; Ferdinand II, qui s’occupait lui-même de thermométrie, le choisit comme précepteur de son fils.

Le thermomètre de Drebbel, — invention qu’il a peut-être empruntée à Porta et dans laquelle il avait été, sans doute, précédé par Galilée, — se composait d’un tube de verre vertical, terminé, à son extrémité supérieure, par une ampoule de même matière et plongé, par son extrémité inférieure, dans un vase rempli d’eau ou de quelque liquide coloré. En chauffant l’ampoule de verre, on obligeait une partie de l’air qui y était contenu à refouler l’eau et à s’échapper au dehors ; lorsqu’on laissait ensuite l’air