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LES BASES
DE LA
CROYANCE[1]


I

Quand on disputerait au livre de M. A. -J. Balfour, sur les Bases de la Croyance, tous ses autres mérites, on aurait tort, assurément, mais il lui en resterait encore un, qui serait d’être ce que l’on appelle « un signe des temps ». Il en a d’autres, j’ai hâte de le dire ; et, par exemple, on ne saurait exposer des idées souvent plus abstraites ou plus déliées, non seulement avec plus de clarté, mais avec plus d’humour que M. Balfour. On n’est pas moins pédant, ou plus dégagé, comme nous dirions ; on n’a pas une manière plus familière et cependant plus sérieuse de traiter les questions que nos philosophes se plaisent à envelopper d’obscurité métaphysique ; on ne se met pas avec plus d’aisance ni d’agrément à la portée des esprits simplement cultivés, des « gens du monde », et des hommes politiques eux-mêmes, — puisque enfin, comme on le verra, c’est aux hommes politiques aussi que ce

  1. Les pages qui suivent n’étaient d’abord de Préface au livre de M. A.-J. Balfour sur les Bases de la Croyance, — dont la traduction française doit paraître prochainement à la librairie Montgredien, — quand, en les relisant, il m’a paru qu’elles pourraient offrir quelque intérêt aux lecteurs de la Revue des Deux Mondes. Avec l’agrément de l’éditeur, je les leur soumets donc ; et j’espère d’ailleurs que, bien loin de la dispenser de lire le livre de M. Balfour, au contraire, elles les y engageront.
    La première édition du livre de M. Balfour est de 1895 ; et il a paru chez Longmans et Greens sous le titre de : The Foundations of belief, being notes introductory to the study of theology. Le retentissement en a été considérable ; et on en trouvera l’écho dans la Revue des Deux Mondes du 15 mai 1895.