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avec patience les élémens accessoires, vapeur d’eau, ozone, ammoniaque, autres gaz ou vapeurs et poussières diverses que l’on y rencontre. Cette recherche fort utile sans doute, mais qui semblait sans grand éclat, a conduit à des résultats d’une portée considérable. C’est, en effet, en étudiant les poussières de l’atmosphère que Pasteur a fondé la microbiologie avec ses infinies conséquences au point de vue de la théorie et des applications. En second lieu, c’est parmi ces élémens plus ou moins accessoires de l’air ambiant que se rangent les quatre nouveaux corps simples dont la découverte est due à lord Rayleigh et W. Ramsay.

Des autres élémens qui n’existent dans l’air qu’à des doses infimes, il y a peu de chose à dire, sinon qu’il y a eu lieu de s’étonner qu’ils aient pu être déterminés avec un soin si méticuleux alors que les nouveaux gaz, dont la proportion est beaucoup plus élevée au moins dans leur ensemble, ont pu échapper si longtemps aux investigations.

La vapeur d’eau offre un intérêt considérable au point de vue de la physique générale et de la physique du globe. Elle constitue comme un manteau qui protège le globe contre le refroidissement en permettant l’absorption partielle des rayons calorifiques émanés du soleil ou de la terre. On détermine très exactement dans les observatoires météorologiques les variations de pression qu’elle présente chaque jour. Si l’on considère que le nombre qui exprime en millimètres de mercure la tension de la vapeur d’eau exprime en même temps et d’une manière très approximative le nombre de grammes de cette vapeur qui existe dans un mètre cube, on pourra très facilement ramener les déterminations hygrométriques aux déterminations pondérales. Les tables publiées chaque jour dans les journaux quotidiens eux-mêmes permettent donc au lecteur de s’assurer que, dans nos pays, la quantité de vapeur d’eau varie selon les circonstances entre 1 et 32 grammes par mètre cube. Ainsi la vapeur d’eau n’existe qu’à la proportion de quelques millièmes et ses variations sont en rapport avec la situation géographique du lieu, l’altitude, les saisons, la température.

L’ozone, qui est une sorte d’oxygène condensé et actif, existe dans l’atmosphère en proportions minimes. La quantité en poids, à l’observatoire de Montsouris, a varié d’un jour à l’autre de 0mmg,4 à 4mmg,1 pour 100 000 litres d’air, dans le courant de l’année 1895.