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façon générale, la production de dépôts superficiels sur certains objets pour en modifier l’aspect, les soustraire à l’oxydation, etc., sont des procédés variés de la galvanoplastie. On sait l’essor qu’ils ont pris en France.

Plus récemment, c’est à la production même des métaux les plus usuels que l’électro-métallurgie par voie humide a été appliquée ; elle fournit un moyen de les obtenir à un état de pureté absolue. Or on sait l’influence énorme que peut avoir cette pureté dans certains cas. Pour le cuivre, elle est liée, d’une façon intime, avec sa conductibilité, c’est-à-dire avec le développement même des plus considérables applications électriques. Aussi l’électrolyse du cuivre brut, en vue d’avoir ce métal raffiné, a-t-elle pris une importance croissante avec les progrès de l’électricité et a-t-elle été entraînée par le même mouvement en avant. Les cuivres bruts renferment généralement des impuretés dont les unes, comme l’or et l’argent, doivent être extraites en raison de leur grande valeur, bien qu’elles ne soient pas toujours nuisibles, et dont les autres, comme l’arsenic, le fer, l’étain, etc., exercent, au contraire, l’influence la plus fâcheuse sur les qualités électriques du métal. L’électrolyse permet de les séparer et d’obtenir des cathodes de cuivre cristallisé, tout à fait pur, avec lesquelles la conductibilité du cuivre atteint son degré le plus élevé et devient presque égale à celle de l’argent.

L’électro-métallurgie par voie sèche est plus récente. Elle n’a été rendue possible que lorsqu’on a trouvé le moyen d’utiliser la chaleur considérable de l’arc voltaïque, en modifiant les conditions de production de cet arc et en en concentrant la chaleur dans des creusets absolument infusibles. Il nous suffira de citer, parmi ces applications les plus récentes : la production de l’aluminium et celle du carbure de calcium.

On connaît les propriétés précieuses de l’aluminium, ce métal léger qu’on n’avait pu obtenir, jusqu’à ces dernières années, que par des procédés de laboratoire et qui avait conservé un prix extrêmement élevé, encore que les corps dont on l’extrait soient des plus répandus dans la nature. L’argile peut être considérée comme le premier et le plus abondant des minerais, bien qu’on s’adresse plus ordinairement, pour avoir l’aluminium, à des corps moins connus, tels que la bauxite, ou alumine hydratée, ou la cryolite (fluorure double d’aluminium et de sodium), corps plus rares qu’on ne trouve guère qu’au Groënland.