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mettre en action; et cette condition qui accroîtrait la sensibilité du récepteur syntonique exclurait probablement les appareils étrangers récepteurs ou transmetteurs.

Un second défaut du système, c’est son impressionnabilité aux perturbations électriques de l’atmosphère. À la vérité il existe aussi avec le télégraphe actuel ; mais il est incontestablement moins marqué. Le télégraphe sans fil, dans sa forme la plus rudimentaire, a été imaginé par M. Popoff précisément en vue de l’étude de ce genre de phénomènes ; l’antenne semble faite à souhait pour explorer le ciel et en soutirer l’électricité. C’est un avantage pour les recherches météorologiques ; mais c’est évidemment un sérieux inconvénient au point de vue de l’exploitation industrielle. De plus, la hauteur de l’antenne la rend dangereuse en temps d’orage, à moins qu’elle ne soit transformée en véritable paratonnerre.

Quant aux services que l’on peut attendre du télégraphe sans fil, il serait prématuré d’en dresser la liste. Il a fait naître beaucoup d’espérances. On escompte déjà l’utilité dont il serait pour les navires en temps de brouillard. Il pourrait leur signaler l’approche des phares, dont les signaux lumineux ou sonores sont annihilés par la brume épaisse. Il permettrait la communication avec les trains en marche. Enfin l’empressement des administrations de la guerre et de la marine à suivre les premiers développemens de cette invention témoigne bien de l’importance qu’on est porté à lui attribuer dans les guerres de l’avenir.


A. DASTRE.