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cette intrigue s’est passée en regards, et en quelques lettres tout au plus[1]. » Pourquoi ne pas avoir la conviction aussi facile que Mme de Caylus, et pourquoi ne pas conclure avec l’auteur d’une délicate notice sur la duchesse de Bourgogne : « Croyons à de légères imprudences de sa part, plutôt qu’à des torts dont rien ne donne la preuve et dont on aime à la supposer exempte[2]. »

Les graves événemens auxquels elle allait bientôt se trouver mêlée et les épreuves par lesquelles elle passa ne devaient pas tarder au reste à développer les rares qualités de cœur et d’intelligence qui étaient en elle. Pour mettre son rôle en lumière, il nous faut revenir en arrière et raconter les événemens diplomatiques et militaires qui amenèrent la rupture et la guerre entre son pays d’origine et son pays d’adoption. Mais, pour renouveler, au moins par le détail, le récit de ces événemens si connus, il nous faut remonter aux sources, aussi bien à Turin qu’à Paris. Aussi serons-nous obligé de demander un crédit un peu long à la patience de nos lecteurs.


HAUSSONVILLE.

  1. Collection des Mémoires relatifs à l’Histoire de France, 2e série, t. LXVI. Souvenirs de Mme de Caylus, p. 487.
  2. Cette notice, dans les Mélanges de littérature et d’histoire, publiés par la Société des Bibliophiles français (Paris, 1851), a pour auteur la vicomtesse de Noailles : elle sert de préface à des lettres inédites de la duchesse de Bourgogne dont les originaux sont aux archives du château de Mouchy.