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LES CHEMINS DE FER CHINOIS
ET
L’OUVERTURE DU CÉLESTE EMPIRE

En dépit des rivalités qui n’ont cessé d’exister à Pékin entre la diplomatie des diverses puissances, de l’âpre lutte d’influences qui s’y est engagée et qui a souvent compromis le but que tous prétendaient poursuivre avec un égal intérêt, il semble que l’Europe et sa civilisation aient enfin réussi à enfoncer les portes du Céleste Empire. Si l’on compare la situation actuelle des étrangers à celle où ils se trouvaient, il y a quatre ans, il est certain qu’un très grand pas a été fait. Déjà le traité de Shimonoseki leur avait accordé la faculté, grosse de conséquences, d’établir des manufactures dans les ports ouverts : la naissance d’une Chine industrielle était ainsi rendue possible. À cette concession est venue s’en ajouter, en 1898, une autre non moins importante, celle de l’ouverture à la navigation à vapeur de toutes les rivières navigables dans les provinces ayant des ports de traités<ref> Il a été plusieurs fois question de l’extension à tout l’Empire de ce droit de navigation. Cette extension aurait de l’importance en ce qui concerne les régions desservies par le cours moyen et supérieur du Fleuve Jaune, du Hoang-ho et ses affluens. Le cours inférieur de ce fleuve se déplace sans cesse à travers des terres boueuses et constitue une sorte d’inondation permanente, sans profondeur, inaccessible aux navires. On raconte qu’une mission d’ingénieurs européens, voulant canaliser les bouches du Hoang-ho, ne peut même arriver à les trouver ! Mais il ne parait pas en être de même du haut fleuve et de ses affluens. </<ref>, c’est-à-dire dans treize des dix-huit provinces chinoises, et en particulier dans tout le bassin du Yang-tze-Kiang, à l’exception