Page:Revue des Deux Mondes - 1899 - tome 156.djvu/945

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Il nous fait assister à la fin du vieux monde oriental, tandis que la Macédoine entre en scène contre la Perse, épuisée par une série ininterrompue de guerres intérieures contre ses provinces révoltées, et que l’audace heureuse d’Alexandre appelle la Grèce à recueillir sa vaste succession. La décadence et la ruine de l’Egypte, de Babylone et de Ninive sont consommées ; une ère nouvelle s’ouvre pour la Grèce, et le livre se ferme sur la fin de la puissance iranienne.

M. Pierre Gusman a tenté à son tour une reconstitution de Pompéi[1] à l’aide de nombreux témoignages tirés de la ville ensevelie et presque tout entière remise au jour après les fouilles successives qui l’ont exhumée de son linceul de cendre et nous permettent de contempler aujourd’hui sinon l’antique cité des Osques et des Étrusques, du moins le municipe latin du premier siècle, célèbre pour la splendeur de ses édifices, ses maisons si bien bâties, si riches et si élégantes, qui abritaient une vie voluptueuse ou studieuse ; renommé pour ses vins et ses délices de toute sorte qui en faisaient le site le plus recherché de la Campanie, où Cicéron, Phèdre, Claude, Florus, Sénèque eurent leurs villas. Quelles catastrophes terribles ont déformé ce sol, le nom même de Campi Phlegrœi dont les anciens avaient fait l’accès des Enfers, suffit à l’indiquer. Dans le livre de M. de Mandach, on peut suivre toutes les péripéties d’un drame qui eut lieu sous Titus et qui émeut encore l’humanité. On surprend le témoignage moral des squelettes trouvés sous les cendres, leur déposition muette et pourtant si éloquente, et les observations suggérées par les fouilles constituent une histoire complète et du plus grand intérêt, en ce qui touche les cultes, les plaisirs, les habitudes des Pompéiens, leurs monumens publics et leurs industries, sur lesquels les excellens croquis et les jolies aquarelles de M. Gusman complètent encore une habile information.

Si, franchissant les siècles depuis Rome, nous passons de l’histoire de l’art et de l’archéologie à l’histoire de nos Annales contemporaines dans les Grandes Journées populaires[2], nous retrouvons une autre histoire illustrée des révolutions de 1789, 1830, 1848, 1870, comme, dans les Héros de France[3], nous voyons retracées par M. Théodore Cahu, passé maître en l’art des récits nationaux, quelques-unes des plus nobles

  1. Pompéi, la ville, les mœurs, les arts, texte, dessins et aquarelles par M. Pierre Gusman, 1 vol. gr. in-8o. L. Henry May.
  2. Les Grandes Journées populaires, par MM. P. Baudin et R. Cadières, 1 vol. in-8o. illustré. Société d’édition et de librairie.
  3. Les Héros de France, par M. Théodore Cahu, 1 vol. in-8o. Fume.