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et Royan. A partir de Bordeaux, sur la rive gauche, ce sont Macau, Boychevelle, Saint-Julien, Pauillac, Saint-Estèphe, la Maréchale, Saint-Christoly, By, Goulée, Richard, et la rade du Verdon.

Plassac n’a aucune importance. Simple garage dans un chenal ou étier pour quelques bateaux de pêche, sans passé, sans grand avenir, sans mouvement sérieux de navigation, si ce n’est quelques échanges locaux et quelques arrivages de bois du Nord qu’on débite pour les barriques de vin.

Blaye, au contraire, a toute une histoire. Ce fut de tout temps une ville de guerre. Station militaire sous les Romains, à l’entrée du pays des Santons, ancienne forteresse du roi Caribert, qui y fut enterré à la fin du VIe siècle, elle a été pendant huit cents ans un poste de défense de la Gironde. Sa citadelle, reconstruite par Vauban, a été la prison de la duchesse de Berry en 1832. Depuis lors, Blaye est resté un petit port de cabotage et une pittoresque escale entre Bordeaux et l’Océan. Son commerce est assez considérable et près de 30 bateaux à voile y entrent ou en sortent tous les jours, sans compter les petits steamers de plaisance qui font le service régulier de la Gironde. Son mouvement maritime atteint et dépasse 20 000 tonnes.

Saint-Androny mérite à peine une mention. Comme Plassac, c’est une simple cale, le long de laquelle quelques bateaux viennent aborder pour faire leurs opérations locales. Le port des Calonges est plus sérieux. Ce n’est guère qu’un canal d’évacuation des eaux de la lagune qui longe la rive, et la navigation maritime y est tout à fait nulle ; mais le commerce local, qui consiste dans l’exploitation des produits du marais de Blaye, atteint et dépasse quelquefois 17 000 tonnes[1].

Les quatre ports de Maubert, de Mortagne, de Saint-Seurin-d’Uzet, et des Monards ont depuis peu de temps un mouvement d’importation assez sérieux, dû à leurs minoteries, et qui ne peut manquer de s’accentuer. Ils reçoivent des blés de Vendée, des bois du Nord, de la houille d’Angleterre, des vins d’Espagne ; ils exportent des farines, du vin, des eaux-de-vie et des bestiaux. Le tonnage de ces quatre ports réunis atteint et a même dépassé, certaines années, 60 000 tonnes. Leur outillage est assez perfectionné. A Port-Maubert, un grand chenal, dont la profondeur est entretenue par un bassin de chasse écluse, sert de port d’abri et

  1. Perrin. Les petits ports de la Gironde. Ports maritimes de la France, op. cit., 1887.