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d’un tel crime leur ferait horreur et n’entre pas un moment dans leurs projets, qu’ils sachent bien que de persévérer dans l’ornière de violence, serait indubitablement le présage du commencement de la fin pour la grandeur de l’Angleterre en tant que puissance. Peut-être réussirait-elle à désarmer les hommes, jamais elle n’anéantira la fécondité de la femme boer. En moins d’un siècle, de 60 000 qu’ils étaient, les Boers, grâce à cette fécondité merveilleuse, se sont accrus jusqu’à un demi-million. Dans le siècle qui vient, ils atteindront trois, quatre, cinq millions, et le Sud-Africain sera à eux. La femme du général Joubert, — qui l’accompagne jusqu’au plus fort de la bataille, — est le type accompli de cette femme boer dont la fécondité dépasse toute prévision, et qui saura inspirer à tous ses enfans la vertu nationale. Tant que la lionne transvaalienne, entourée de ses lionceaux, rugira contre l’Angleterre du haut du Drakenberg, les Boers ne seront jamais définitivement assujettis.


Dr A. KUYPER.

Amsterdam, janvier 1900.