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changée de place, reportée plus au nord qu’elle ne l’était d’abord. On y trouva quantité d’objets, environ trois cents ou trois cent cinquante, tous de taille exiguë, en or, en albâtre, en calcaire, en terre ordinaire et grossière, en métal, en bois. Deux poteries, semblables à celle qu’on avait trouvée d’abord, contenaient deux statuettes en bois avec figure dorée ; malheureusement l’une d’elles, dès qu’elle fut mise à l’air, tomba en poussière, et la feuille d’or put seule être recueillie ; la seconde, grâce à un petit cercueil dans lequel elle se trouvait, s’est conservée presque intacte. A côté de ces statuettes en bois, il y avait deux statuettes en albâtre d’un travail magnifique, le bas du corps, à partir de la poitrine, couvert d’hiéroglyphes rehaussés de bleu. D’autres poteries contenaient des objets identiques de forme et de destination à ceux de la première, de même matière, mais l’une d’elles contenait en plus un exemplaire de la briche en or, avec les deux houes et les deux couffes de même métal. L’un de ces pots contenait encore treize petits scarabées en terre émaillée. Dans le sable, on trouva quantité de vases en albâtre d’un tout petit module, des pots de tous genres, des assiettes, etc. ; puis les mêmes furent trouvés en calcaire, en terre recouverte ou non de peinture rouge, en une pierre qui m’est inconnue, en terre tout à fait grossière avec une forme à peine spécifiée par le travail. Des vases et des ustensiles de cuivre étaient aussi semés dans le sable : gargoulettes, vases à vin, pots ayant exactement la même forme que nos boîtes à lait avec ou sans anse, couteaux, haches, miroirs, coupes, etc., mélangés à des statuettes en calcaire ou en terre cuite. Évidemment ces mobiliers, même à l’époque où ils avaient été déposés dans le sable ou dans ces pots grossiers en terre cuite, n’avaient pas la même valeur : les uns étaient riches, les autres pauvres ; cette observation me sera utile bientôt pour déterminer à quel usage ces objets servaient.

D’autres monumens étaient plus importans. L’un d’eux était une sorte d’édicule soutenu par des colonnes rondes, qui, au premier coup d’œil, donnait l’illusion d’un tombeau, et qui était en effet assez grand pour contenir le cadavre d’un homme de taille moyenne ; mais d’ossemens humains, il n’y en avait aucun. On trouva aussi un petit sarcophage en calcaire très friable, véritable miniature des grands sarcophages usités pour la sépulture des riches personnages, portant le nom d’un scribe et datant vraisemblablement, par le style de la gravure, de la XVIIIe ou de la