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que l’on s’est mis à l’abri de la surchauffe. Il reste à connaître la tension de vapeur du liquide pur dans les mêmes circonstances. La notation de la température d’ébullition de la solution, exécutée tout à l’heure, permet d’obtenir cette valeur. S’il s’agit de l’eau, par exemple, on cherche dans les tables la tension de vapeur qui correspond à cette température. S’il s’agit d’un liquide pour lequel ces tables n’existent point encore, l’expérimentateur a soin de les construire lui-même.

Pour réaliser cette méthode si simple, on a imaginé des ébullioscopes divers, parmi lesquels les plus parfaits semblent être celui de Beckmann et celui de Raoult. Ces instrumens sont disposés pour éviter, en outre des erreurs de lecture du thermomètre, la surchauffe et les changemens de concentration du liquide. On se met à l’abri des changemens de concentration en immobilisant, par un artifice, les couches profondes directement chauffées et en les empêchant de se mélanger aux couches supérieures ; ou encore en réduisant au minimum la quantité de vapeur formée et en la récupérant aussitôt au moyen d’un condenseur, ou de tel autre moyen convenable à cet objet et qui ne trouverait pas ici sa place. La cause d’erreur principale, la surchauffe, est écartée en appliquant le principe de Gernez, d’après lequel le liquide doit être en contact par la plus grande surface possible avec un gaz étalé au maximum, c’est-à-dire dont le volume soit négligeable par rapport à celui de la vapeur. Cette condition a été réalisée de diverses façons : — en plongeant dans le liquide des lames de platine en rapport avec les pôles d’une pile faible comme faisait d’abord M. Raoult ; — en chauffant la solution au moyen d’un courant de vapeur du dissolvant, selon le procédé récent de M. Sakurai emprunté à Gay-Lussac et Faraday, ou selon le procédé Vidal-Malligand ; — ou, enfin, en disposant des boules de verre en couches plus ou moins nombreuses au fond de l’ébullioscope, comme Ta fait Beckmann.

La méthode ébullioscopique fait connaître la tension de vapeur de la solution comparativement à celle du liquide pur, à une seule température, qui est celle d’ébullition du premier de ces liquides. Il faut du reste apprécier cette température à moins de deux ou trois millièmes de degré pour avoir la tension en dixièmes de millimètre. C’est là le maximum de précision que comporte la méthode.


La méthode statique consiste essentiellement à mesurer directement les dépressions produites sur la colonne mercurielle par le liquide pur et par la solution enfermés dans la chambre barométrique. C’est le principe de l’appareil classique de Dalton. Mais il a reçu des perfectionnemens