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Journal de bord du général Hardy sur le Hoche.


30 fructidor (16 septembre 1797).

A quatre heures après-midi, les vents fraîchissent de la partie du N. et N.-N.-O. On appareille, on part ; on passe le Raz (vents variables du N.-E. et N.-N.-E.) non sans peine. Neuf pilotes de l’île des Saints rassurent l’équipage et, à onze heures, nous sommes hors de danger. Je donne aux pilotes la récompense promise, 75 louis.


1er jour complémentaire (17 septembre).

Au jour, calme et beau temps, filant 2 nœuds seulement ; on aperçoit trois bâtimens ennemis[1] à 2 lieues de distance, l’un à O.-N.-O., les deux autres à O. 1/4 S.-O. A huit heures, ces bâtimens tirent le canon pour nous signaler ; mais le commandant Bompard se détermine à continuer sa route. Peut-être les eût-il atteints ; mais il avait des instructions à suivre[2].


2e jour complémentaire (18 septembre).

Les vents N.-N.-E. Beau temps, belle mer. A trois heures, nous rangeons les roches de Penmarch, de 2 lieues. Un des trois bâtimens ennemis disparaît[3]. A cinq heures, on aperçoit un autre bâtiment, de fort tonnage, qui, pendant la nuit, s’est joint aux deux autres.


3e jour complémentaire (19 septembre).

A huit heures, on relève la pointe de l’île de Groix. On donne la chasse aux bâtimens ennemis. A dix heures, on lève la chasse, et nous gouvernons à O.-S.-O.

Latitude nord de Groix : 47°39’. Longitude occidentale : 5°50’.

Bompard, inquiet d’être suivi par trois navires anglais, un vaisseau rasé, l’Anson, et deux frégates, Ethalion et Amelia, avait,

  1. Une frégate de premier rang, Ethalion ; un vaisseau rasé, Anson ; une goélette, Sylphe.
  2. « Je dois témoigner de l’enthousiasme des troupes embarquées sur la Bellone, pendant la chasse que nous avons donnée aux trois bâtimens anglais et de notre regret de les voir s’échapper. Nous avons respecté en silence la docilité de Bompard, qui n’a pas su profiter de cet élan spontané et général pour enfreindre les ordres du Directoire. » (Rapport du chef d’escadrons Langlois embarqué sur la Bellone.)
  3. La goélette est allée porter à l’Amirauté le rapport du commandant de l’Ethalion. Elle a été remplacée, dans la chasse par la frégate de premier rang Amelia, capitaine Herbert.