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ÉTRANGERS ET CHINOIS

Les événemens qui ont eu lieu en Mandchourie ainsi qu’au Tchi-li, et dont l’issue ne saurait encore être prévue, ont posé une fois de plus la question des rapports entre la Chine et les étrangers. Tout récemment, le Congrès de la Paix a évoqué l’affaire, déterminé les causes des troubles parmi lesquelles il ne semble avoir oublié que les causes intérieures, et voté une résolution se terminant par ce paragraphe : « La seule politique commandée par les circonstances présentes consiste à préparer l’abandon formel du protectorat religieux, à favoriser la constitution en Chine d’un gouvernement indigène fort et sagement progressiste, capable d’accomplir les réformes intérieures indispensables, et à assurer, sous le régime de la porte ouverte, l’efficace protection du commerce étranger honnête pour le plus grand bien de la civilisation. » Il serait trop long de discuter en détail ce programme politique ; j’ai déjà autre part[1] dépeint brièvement la face interne de la situation en Chine, je voudrais ici donner quelques indications sur les relations entre les étrangers, missionnaires ou autres, et les Chinois ; pour les rendre plus claires, je dois d’abord tracer une esquisse du caractère de ces derniers : de cette étude et de cet examen de conscience sortiront quelques conclusions susceptibles d’application prochaine.

  1. Annales des Sciences politiques (juillet 1900), La Situation dans le nord de la Chine.