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SOUVENIRS D'UNE AMBASSADE
AUPRÈS DU
PAPE LÉON XIII
(1878 à 1880)

DEUXIÈME PARTIE[1]

Avant de parler de la négociation entre le Saint-Siège et le gouvernement français, qui devait, par suite de la création simultanée de deux nouveaux cardinaux, augmenter notre part d’influence au sein du Sacré Collège dans une proportion qui n’avait pas encore été atteinte, je dois rappeler, en quelques mots, la part réciproque des gouvernemens et du Saint-Siège dans ces nominations. Elles diffèrent complètement de celles des évêques, où le droit est égal des deux côtés, lorsqu’il y a concordat, comme en France, le pouvoir civil ayant seul qualité pour nommer les évêques, et le Saint-Siège pour les instituer. Il n’en est pas de même pour les cardinaux. Ils représentent, au sein de l’Eglise catholique, le Conseil supérieur de la papauté. Ce sont ses conseillers intimes ; mais ils ne sont pas investis, par leur titre même, d’attributions déterminées, lorsqu’ils n’y joignent pas, comme la plupart d’entre eux, du reste, des fonctions épiscopales. Le Saint-Père ne les laisse sans doute pas inactifs, et l’es cardinaux, résidant à Rome, sont tous membres ou présidons de congrégations importantes, auxquelles sont confiées toutes les affaires de l’Eglise, dont la décision supérieure appartient au Pape. Plusieurs d’entre eux ont des heures d’audience régulière

  1. Voyez la Revue du 1er janvier.