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trouvera, tout averti qu’il soit, beaucoup à apprendre encore dans les sept volumes compacts renfermant les « transactions » du Congrès international tenu à Londres en 1899. Recueil de références sans prix que lady Aberdeen couvre de l’autorité de son nom. Il répond par des faits à la question que nous nous posons toujours avec un certain découragement au bout de chaque congrès : — A quoi bon ? — Après avoir feuilleté ces pages suggestives et comme vivantes, on conçoit mieux le bien et le mal qui peuvent résulter du rôle nouveau pris par la femme dans les a II a ires publiques et les raisons qui font que ce rôle sera moins facilement accepté dans tel pays que dans tel autre, encore qu’il s’impose partout.

C’est à Washington que s’organisa, il y a une douzaine d’années, le Conseil international.

La fédération générale, — sous une présidente élue, — de plus de trois cents clubs et. associations appartenant aux divers États d’Amérique, en a fourni le germe. Ayant commencé en 1888, il se réunit, tous les cinq ans. Deux de ces assemblées quinquennales ont eu lieu déjà, la première à Chicago, en 1893, la seconde à Londres, en 1899. La troisième doit être tenue, en 1904, à Berlin.

Le caractère de l’assemblée est exprimé ainsi : « Nous, femmes de toutes les nations, sincèrement persuadées que le bien de l’humanité peut être avancé par une unité plus grande de pensée, de sympathie et de but, et qu’un mouvement organisé par les femmes contribuera d’abord au bien de la famille et de l’État, nous nous enrôlons en une confédération de travailleuses qui se propose d’appliquer de plus en plus à la société, aux mœurs et à la loi, la Règle d’Or : Fais à autrui ce que tu voudrais qu’on le fît. »

Cet idéal une fois posé, les moyens pratiques pour le rendre réalisable furent activement poursuivis. Il s’agissait de procurer aux femmes des différentes parties du monde l’occasion de se réunir afin de discuter les questions qui les intéressent. La constitution fut dressée sans retard ; elle repose sur cette base essentielle : « Le Conseil international ne servira les intérêts de nulle propagande et n’exercera sur ses membres d’autre autorité que celle de la suggestion et de la sympathie. »

Aucun des conseils nationaux demandant à y entrer ne peut donc avoir à craindre d’empiétement ou de pression quelconque