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l’appui, le Maréchal expose qu’il s’est attaché à régulariser la situation financière de l’Association maçonnique embarrassée par suite de l’acquisition d’un immeuble destiné aux séances du Grand Orient. La propriété est évaluée 1 500 000 francs. Sur ce prix l’association doit encore 500 000 francs dont les créanciers exigent le remboursement. C’est afin de pouvoir emprunter cette somme au Crédit Foncier et hypothéquer l’immeuble que le Maréchal désire voir l’association investie de la personnalité civile.

« Il invoque, comme titres de l’Association à la reconnaissance comme établissement d’utilité publique, son existence séculaire, son caractère philanthropique, les œuvres de bienfaisance que ses Loges entretiennent et dont il énumère les principales, œuvres destinées à secourir, soit les membres de l’Association, soit même des étrangers. La demande évalue à 200 000 francs le chiffre des secours ainsi distribués annuellement à divers titres par l’ensemble de l’Association.

« Le Maréchal ajoute que, depuis qu’il a pris la direction de l’Association, la politique est rigoureusement exclue des assemblées ; que l’Association est animée d’un excellent esprit ; qu’aucune réunion n’a lieu sans qu’il soit porté des toasts à l’Empereur, à l’Impératrice et au Prince Impérial.

« À cette demande sont joints :

« La Constitution maçonnique ; la liste des grands dignitaires de l’Ordre, parmi lesquels figurent des membres des trois grands corps de l’Etat ; le budget du Grand Orient pour 1862, qui se monte environ à 160 000 francs ; le tableau de la situation financière, qui présente un actif de 1 525 000 francs, un passif de 734 000 francs, et qui se solde par un actif net de 790 000 francs.

« Pour faire droit à cette demande, M. le ministre de l’Intérieur a saisi le Conseil d’Etat d’un projet de décret portant reconnaissance du Grand Orient de France, tel qu’il est défini par quatre articles de la Constitution maçonnique. Le décret ajoutait expressément que cette mesure était limitée à l’autorité centrale maçonnique, et ne s’étendait pas aux Loges et aux Ateliers de son obédience.

« Depuis que le projet est entre les mains du rapporteur, le Maréchal a adressé au Conseil d’Etat des Statuts qui sont conçus à peu près dans la forme habituellement approuvée par le