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« Il a pour bases l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme et l’amour de l’humanité (article 1er )[1].

« Il a pour devise : Liberté, Egalité, Fraternité.

« Il impose à ses membres, comme premier devoir, la soumission aux lois du pays, le respect de toutes les opinions politiques et religieuses, l’obligation au travail, considéré comme une des lois impérieuses de l’humanité, et l’assistance mutuelle.

« Voilà les doctrines professées par la Franc-Maçonnerie ; voici maintenant son organisation.

« Nul ne peut prendre part aux travaux maçonniques qu’après avoir été initié. L’initié prête un serment (art. 14), dont la Constitution n’indique pas les termes ; il résulte seulement de divers articles que ce serment impose, entre autres engagemens, celui de ne pas révéler le secret de l’initiation.

« La Maçonnerie comprend des Ateliers de degrés différens, c’est-à-dire n’ayant pas tous le droit de conférer les mêmes degrés d’initiation.

« Les divers Ateliers n’exercent pas de suprématie les uns sur les autres ; cependant ils sont reliés les uns aux autres, en ce sens que tous sont son mis au Grand Orient, et qu’un Atelier supérieur doit nécessairement s’appuyer sur un Atelier du premier degré.

« Les Ateliers ont des réunions périodiques. Ils peuvent correspondre les uns avec les autres, mais ils ne peuvent délibérer collectivement, ni en corps, ni par délégation. Néanmoins le pouvoir central peut autoriser ces réunions et les Convens maçonniques.

« L’Ordre maçonnique français correspond avec les puissances maçonniques étrangères ; il est représenté vis-à-vis d’elles par le Grand Maître et par des délégués ayant spécialement cette mission.

« Il ne constitue pas d’Ateliers dans les pays étrangers où il existe une puissance maçonnique suprême, et il ne reconnaît pas en France d’Ateliers constitués par une autorité maçonnique

  1. Dans l’Assemblée annuelle de 1865, la Constitution fut modifiée ; le premier article y est ainsi rédigé : « La Franc-Maçonnerie, institution essentiellement philanthropique, philosophique et progressive, a pour objet la recherche de la vérité, l’étude de la morale universelle, des sciences et des arts, et l’œuvre de la bienfaisance.
    Elle a pour principe l’existence de Dieu, l’immortalité de l’âme et la solidarité humaine.
    Elle regarde la liberté de conscience comme un droit propre à chaque homme, et elle n’exclut personne pour ses croyances. »