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3 500 mètres à peine de long, de l’Est à l’Ouest, sur 900 mètres de large du Nord au Sud, reçoit directement l’assaut des vagues, et ses falaises abruptes sont presque inabordables du côté du large. Son port est blotti dans une grande échancrure, l’anse de Kernoc’h qui fait face à Roscoff, et est très bien complété par deux môles ; c’est un excellent et précieux abri pour les bateaux ne calant pas plus de 4 mètres. Presque pas de mouvement commercial, d’ailleurs. Tout se réduit à l’exportation du goémon, qui abonde sur les rochers et est un engrais précieux pour la culture maraîchère, que l’on pousse d’une manière intensive sur le continent voisin.

Le territoire de Saint-Pol, l’ancienne capitale du Léonais, dont Pempoul, Pensez et Roscoff sont les trois ports assez fréquentés, est un des plus fertiles de la côte bretonne.

Pempoul n’est qu’un bon mouillage naturel, abrité par une longue digue de sable et de galets qui unit la terre au rocher de Sainte-Anne et que l’on se contente de consolider avec des fascinages, lorsque les vagues l’ont un peu entamée. C’est en quelque sorte le faubourg maritime de Saint-Pol-de-Léon dont la magnifique flèche gothique domine tout le pays et sert d’amer aux gros navires comme aux moindres barques qui évoluent dans la rade.

Pensez est tout à fait dans l’intérieur des terres, à 6 kilomètres eu remontant la rivière de Saint-Pol. Seuls les bateaux de très faible tonnage peuvent venir y accoster un modeste quai où ils débarquent encore annuelle meut plus de 6 000 tonnes d’engrais marins.

Roscoff est en réalité le vrai port du Léonais, bien situé dans une anse naturelle demi-circulaire, fermée du côté de l’Ouest par une jetée de 300 mètres, défendue du côté du large par l’île de Batz et présentant une bonne rade de près de quatre hectares, un peu hérissée de rochers sans doute, asséchant à mi-marée, mais bien balisée et offrant en somme aux marins du pays de bonnes conditions nautiques. C’est un port de pêche de second ordre ; et son activité est due principalement à la prospérité de la culture maraîchère, qui est la caractéristique du pays : — plus de 40 000 tonnes en marchandises diverses et surtout en produits agricoles, soit près de 25 000 tonnes à l’exportation et 15 000 tonnes à l’importation, en grande partie en engrais marins.

La côte s’enfonce profondément après Roscoff. C’est la baie de