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SALAIRES DES OUVRIERS PORTES AU CARNET DU JOUR


Désignation « « Salaires moyens francs Observations
Force motrice, ateliers, etc. Chaufferies Chauffeurs 5,13
« « Aides-chauffeurs 4,64
« « Nettoyeurs de chaudières 4,40
« « Brouetteurs de cendres 4,12
« Compresseur Machinistes 4,12
« Ateliers Ajusteurs 5 à 7
« « Forgerons et daubeurs 4,56 Les daubeurs (aides-forgerons) gagnent 3 fr. 85
« « Charpentiers 4,56
« « Scieurs de perches 4,12
« « Porteurs de bois 3,85
« « Manœuvres de cour 3,57
« « Commissionnaires 1,10
Chargement en wagons Carreau Basculeurs 4,12
« Wagonniers 3,85
« « Machinistes (monte-charge 3,85
« « Escailleur 3,30
« Triage Manœuvres 3,57
« « Trieurs et trieuses 1,40 à 1,70

N. B. — Le salaire annuel des porions varie entre 2 750 francs et 3 100 francs. Le salaire annuel des chefs-porions varie entre 3 950 francs et 4 700 francs[1].

  1. Dans la publication déjà citée : Salaires et durée du travail dans l’industrie française, l’Office du travail a recueilli et publié (t. IV, p. 13 à 36) des renseignemens sur les salaires dans une soixantaine d’établissemens miniers. Il serait instructif de faire la comparaison entre la mine de B… (Pas-de-Calais) à laquelle se réfèrent les chiffres de notre enquête personnelle, et d’autres mines, prises parmi les plus analogues comme force motrice et nombre d’ouvriers dans les autres bassins houillers de France, par exemple dans la Loire, Saône-et-Loire le Gard et le Tarn. Le souci de ne pas trop encombrer de chiffres les pages de la Revue nous empêche de faire nous-même ici ce rapprochement.
    De même, malgré l’extrême prudence qu’il faut apporter dans la comparaison des statistiques internationales, de l’avis même des statisticiens les plus éminens, — de l’avis, par exemple, de M. Luigi Bodio, — nous nous reprocherions de ne pas renvoyer à la très remarquable publication du ministère de l’Industrie et du Travail de Belgique qui a pour titre : Statistique des Salaires dans les mines de houille. Tous les salaires qui y figurent, aux pages 86 et suivantes, ont été établis, ainsi que nous l’écrit le chef du service de la statistique à l’Office belge du Travail, M. Armand Julin, « d’après les livres de paye des chefs d’entreprises pour la dernière paye normale qui a précédé le recensement ; ils représentent donc, non des moyennes, mais le revenu réel d’une journée de travail pour chaque ouvrier et ouvrière à la fin du mois d’octobre 1896. »
    A la fin du même fascicule, M. Armand Julin a dressé un répertoire technique des catégories d’ouvriers par spécialités de travail dans les mines de houille de Belgique. Sa nomenclature est probablement de beaucoup la plus complète de celles qui aient paru sur la matière, puisqu’elle distingue de 190 à 200 catégories, alors que nous n’en avons distingué, d’après les indications recueillies dans le Pas-de-Calais, que quarante-quatre ou quarante-cinq, tant « du fond » que « du jour. »