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Page:Revue des Deux Mondes - 1902 - tome 8.djvu/397

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LE TOMBEAU
D'UNE
IMPÉRATRICE BYZANTINE
Á VALENCE EN ESPAGNE

Dans le courant de l’automne de l’année 1897, au cours d’un voyage en Espagne, j’entrai un jour, au coucher du soleil, dans la sombre et modeste petite église de Saint-Jean-de-l’Hôpital à Valence. La première chapelle de gauche est consacrée à sainte Barbe. La vierge de Nicomédie, mise à mort par son propre père, suivant la tradition, et devenue si célèbre depuis comme patronne des canonniers, y possède un somptueux monument dans le mauvais goût de la fin du XVIIe siècle. Une très ancienne confrérie de cette sainte est installée dans cette chapelle. Sur une des parois, à une assez grande hauteur, je distinguai une humble petite châsse ou urne en bois grossièrement travaillé et peint, du XVIIe ou du XVIIIe siècle, fixée contre la muraille. Sur cette châsse, je lus avec difficulté, à cause de l’obscurité du lieu, cette épitaphe peinte en deux lignes : Aqui’jaçe Da Costãça Augusta Emperatriz de Grecia, Ci-gît Madame Constance auguste impératrice de Grèce. Cette inscription mystérieuse piqua ma curiosité de byzantiniste passionné ! Comment une « impératrice de Grèce, par conséquent une « basilissa byzantine » était-elle venue vivre et mourir en cette lointaine cité d’Espagne, aux rives parfumées du golfe de Valence ? D’autres préoccupations m’empêchèrent de