Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 13.djvu/195

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
CORNEILLE
ET LE THÉÂTRE ESPAGNOL


P. Corneille et le Théâtre espagnol, par M. Guillaume Huszär, 1 vol. m-18, Paris, 1903, Emile Bouillon ; — La Comedia espagnole en France de Hardy à Racine, par M. Ernest Martinenche, 1 vol. in-8o, Paris, 1900, Hachette ; — Corneille, par M. Gustave Lanson, dans la collection des Grands écrivains français, 1 vol. in-18, Paris, 1898, Hachette.


Avant tout, remercions M. Guillaume Huszär, qui est Hongrois, d’avoir écrit ce livre sur P. Corneille et le Théâtre espagnol, et de l’avoir écrit en français. Remercions-le d’avoir, en l’écrivant, apporté ce que l’on appelle une intéressante « contribution » à l’histoire de la littérature européenne. Et remercions-le enfin de l’intention qu’il a eue, pour renouveler ou pour rajeunir une question presque aussi vieille que Corneille ou du moins que le Cid, de n’y mêler lui-même aucune de ces « préventions » qui jusqu’ici, nous dit-il, auraient troublé le jugement des critiques espagnols ou français... Il y pouvait bien ajouter, comme n’étant pas les moins prévenus de tous, quelques critiques allemands, dont les deux Schlegel !

A la vérité, c’est cette intention même d’un auteur hongrois qui nous a mis d’abord en défiance, et nous nous sommes douté tout de suite que, si quelqu’un avait à se féliciter de l’impartialité de M. Guillaume Huszär, ce ne serait pas Corneille. Il y a deux ans déjà qu’un jeune professeur, M. Ernest Martinenche, dans un fort bon livre sur la Comedia espagnole en France depuis Hardy jusqu’à Racine, avait traité le même sujet : puisque M. Guillaume Huszär y revenait à son tour, nous nous