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distribuant gratuitement des appareils sanitaires à tous les propriétaires d’hôtels et d’auberges qui faisaient preuve de bon vouloir. Quant au Syndicat des grands hôtels de Paris, il vient, avec le patronage du précédent et sous l’intelligente initiative de son président, M. Brunel, de procéder à la fondation d’un Syndicat général des hôteliers de France et d’une école professionnelle d’hôteliers. Pour les hôtels donc, le mouvement est donné ; il n’y a qu’à le suivre avec méthode et persévérance.

Mais, s’il reste encore des progrès à accomplir de ce côté, nous sommes peut-être moins loin du but en ce qui concerne les moyens de communication. On a une tendance, en France, à se plaindre constamment des compagnies de chemins de fer. C’est une des formes de ce travers de notre caractère national qui nous pousse à nous dénigrer nous-mêmes. Si l’on cherchait bien, d’ailleurs, on s’apercevrait rapidement que, de même que les touristes les plus exigeans à l’hôtel sont ceux dont la vie familiale est le plus médiocre, de même ceux qui abaissent nos chemins de fer devant la prétendue supériorité de l’étranger n’ont jamais franchi la frontière ni connu un wagon anglais, allemand ou suisse autrement que par les affiches illustrées des agences de voyages. On oublie, en matière de voies ferrées, que nous avons les express les plus rapides ; que, si, dans certaines compagnies, le matériel est encore trop arriéré, dans d’autres, comme l’Orléans et le P. -L. -M., il est égal pour les secondes et les premières, supérieur pour les troisièmes, au meilleur matériel étranger, et que, partout, on tend à le perfectionner ; on oublie que notre personnel est, à de rares exceptions près, parfaitement obligeant et serviable ; on oublie surtout la franchise des 30 kilos de bagages, grâce à laquelle on évite cet encombrement par les valises et les paquets, un des désagrémens du voyage en Suisse ou en Italie, dont rien en France ne saurait donner l’idée.

Est-ce à dire qu’il ne reste pas des réformes à faire, des améliorations à apporter ? Assurément non. Le matériel roulant peut et doit se perfectionner encore. Mais les perfectionnemens doivent surtout porter sur les facilités données aux voyageurs. Comme le disait récemment un ancien ministre des Travaux publics, M. Pierre Baudin : « Si importans qu’aient été les progrès accomplis au cours de ces dernières années dans l’art de transporter la marchandise encombrante et récalcitrante, la marchandise qui réclame, les administrateurs des réseaux de chemins