Page:Revue des Deux Mondes - 1903 - tome 17.djvu/353

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LA
QUESTION DU GOLFE PERSIQUE

II[1]
LES ANGLAIS ET LES RUSSES EN PERSE


I. — LA CONQUÊTE ÉCONOMIQUE DE LA PERSE MÉRIDIONALE

Les mêmes inquiétudes et les mêmes craintes qui, au commencement du XIXe siècle, furent le point de départ de l’action de l’Angleterre sur la côte occidentale du golfe Persique et du golfe d’Oman l’amenèrent également à comprendre dans sa sphère d’attraction la rive orientale des deux golfes. Il ne suffisait pas en effet à la politique du gouvernement britannique de réunir dans un système d’alliance contre les entreprises de Napoléon les divers sultans d’Arabie et de garder les passages de la voie maritime de la Mer-Rouge et du golfe Persique, il fallait joindre à la coalition les États dont le territoire commandant la rive orientale du bassin persique pouvait être emprunté comme lieu de passage par une armée venue de l’Ouest. Le danger d’une attaque sur l’Inde pouvait en effet provenir aussi bien d’une marche de l’armée française par la voie terrestre à travers les régions qui s’étendent de l’Euphrate à l’Indus, que d’une expédition par la voie de la Mer-Rouge ou de la Mer Persique. Aussi le gouvernement britannique chercha-t-il à cette époque à associer à

  1. Voyez la Revue du 15 août.