Ce 6 janvier 1839.
« J’ai reçu avec bien du bonheur la chère lettre du jour de l’an : je me suis revu parmi vous ; ma journée d’ici en a été plus embellie qu’elle n’avait coutume, et dans l’air de fête que j’ai porté à quelques amis de Paris, vous entriez pour beaucoup. J’avais dès le matin le gracieux bonjour dans le cœur.
« Vous aurez reçu enfin des lettres de Mickiewicz, trop tardives je le crains. Je joins ici le seul mot que j’aie de lui depuis toutes nos lettres : sa douleur si vraie, si respectable et belle, le rendait incapable de toute autre pensée.
« Mme de Tascher est bien souffrante depuis quelques jours ; en général, tout le monde ici a quelque chose : Mme de Castries et son fils ont été atteints aussi. C’est inconcevable comme, cet hiver, on meurt aisément. Cela fait trembler ; et puis les chagrins,… tous mes amis d’ici en ont plus ou moins, et plutôt plus. Guttinguer en a eu un affreux par un gendre en fuite et déshonoré[3]. Si j’énumérais d’autres noms, je ne ferais que changer
- ↑ Voyez la Revue du 15 octobre et du 1er novembre.
- ↑ Voyez la Revue du 15 octobre.
- ↑ Au mois de juin suivant, Mme Victor Hugo écrivait à ce sujet à Ulric Guttinguer : " Mon cher Monsieur, je suis beaucoup mieux de santé depuis quelques jours. J’emploie ce mieux à répondre à votre lettre si furieuse contre vos gendres ; ceci nous prouve la vérité du proverbe : il ne faut pas désunir ce que Dieu a uni. Entre l’arbre et l’écorce il ne faut pas mettre le doigt, surtout quand l’arbre est tant soit peu véreux, ajouterai-je… » (Lettre inédite communiquée par M. Gabriel Guttinguer.)